Yann 
Queffélec Boris après l’amour Fayard 2002 / 3.05 € - 20 ffr. / 280 pages ISBN : 221360875X Imprimer
Le Goncourt est-il un cadeau empoisonné ? Queffélec s’en tire par l’autodérision. Son héros, Serval, est écrivain. Un vieux Goncourt, comme lui. Depuis deux ans, il n’a ni écrit, ni fait l’amour. Pendant ce temps, dans un manoir breton, Richard Dorval, 72 ans, concocte sa vengeance. Il réunit ses héritiers, leur fait miroiter une pluie d’euros à condition qu’un « Ghost Writer » écrive la croustillante chronique familiale. Petite annonce dans le Figaro.
L’élu est évidemment Serval qui s’avère être le fils caché de l’oncle Richard. Yann Queffélec caricature ces bourgeois vénaux et véreux. Mais, si le début en jette, l’auteur force le trait, rend ces nantis de province plus pitoyables qu’amusants. Filous, incestueux, aigris, ces fils à papa et leur côté frères Dalton ne nous touchent pas. Leur histoire est navrante.
Seules les relations entre l’éditeur et l’écrivain sont bien senties. L’abondance d’effets racoleurs n’est compensée par aucune profondeur psychologique. Le ton goguenard, potache et macho agace par son systématisme. La tension retombe et la fin du livre déçoit.
Emmanuelle de Boysson ( Mis en ligne le 02/12/2002 ) Imprimer |