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Il et elle sont sur un quai
Eliette  Abécassis   Clandestin
Albin Michel 2003 /  2.14 € -  14 ffr. / 160 pages
ISBN : 2-226-14162-6
FORMAT : 13 x 18 cm
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Sur le quai d’une gare, en quelques heures à peine, le destin d’une jeune femme va se jouer. Il prend la forme d’un homme, un « clandestin » croisé dans le train qui vient de mener ses voyageurs à bon port. Contrôlé alors qu’il n’a ni billet, ni papiers, cet homme sait qu’à l’arrivée, la police l’attendra : ce sera alors le retour forcé vers son pays natal. Une perspective impossible à envisager après tous ces efforts pour en sortir et espérer une autre vie. Ayant compris la situation, la jeune femme décide de l’aider à passer à travers les mailles du filet, tendu au bout du quai. Pour cette apprentie énarque qui a participé à l’évacuation d’une église lors de la fermeture d’un camp de réfugiés – ou ce même clandestin avait trouvé un abri – c’est une ironie du sort, et un déclic sur le mode «pourquoi je vis, pourquoi je meurs». Le long du quai, une vie s’apprête à basculer.

Dans ce court roman, on ne trouve aucun nom : ni de lieux, ni de personnes, ni d’institutions. Il faut comprendre Sciences Po quand on nous parle de «l’Institut», l’ENA pour «l’Ecole», la Cour des comptes pour «la Cour». Eliette Abécassis a sans doute voulu donner par là un caractère universel à la confrontation qu’elle met en place entre un homme de rien et une parvenue. On comprend pourtant que la fiction a pour toile de fond la fermeture du camp de Sangatte et la manière dont les pouvoirs publics ont géré l’événement. Tout cela a pour conséquence de faire passer le choix de l’auteur pour un effet de style un peu précieux…

Cette impression aurait peut-être été moins prégnante si Eliette Abécassis avait traité son sujet de manière plus convaincante. Malheureusement, on navigue de petites phrases désolantes («Il faisait froid sur la ville, et froid dans les cœurs.») en considérations psycho-philosophiques singulières («Car la capitale est la ville où coule le fleuve, où l’amour vient se régénérer, la ville historique qui envisage le futur dans le présent et le présent dans le futur. Les amants y jettent une ancre, un principe, un fondement, afin que le rêve qu’ils vivent ne soit pas pour eux celui de l’instant. Le bonheur, c’est le bonheur de la capitale, magnifié par le temps.») Les présences sont bien sûr «évanescentes» et les temps «immémoriaux», on ne manque pas de nous le rappeler à plusieurs reprises.

L’écriture d’Eliette Abécassis se perd au mieux dans la facilité, au pire dans la niaiserie. Certains passages auraient été remarquables s’ils avaient été écrits à 10 ans, touchants de naïveté à 16, mais sont pour le moins suspects sous la plume d’un écrivain de 35 ans qui n’en est pas à son coup d’essai : «Parfois, on croit qu’on perd son temps, et on est en train de gagner sa vie. On se plaît à fuir la vie, les questions de la vie, les problèmes, et surtout, on passe son temps à fuir le bonheur de vivre. Quels que soient les aléas de la vie, il y a le bonheur, il ne faut pas le manquer quand on sent qu’il frappe à la porte, et cela, on le sent dès le premier regard.»

Le sujet était pourtant intéressant : unité de lieu, de temps, d’action ; confrontation de deux êtres a priori à des années-lumière l’un de l’autre ; montée progressive de la tension dramatique à mesure que les personnages se rapprochent du bout du quai… Bref, les éléments y étaient. Il semble que la romancière, elle, ait eu la flemme d'aller au bout de son idée.


Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 25/08/2003 )
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