| Littérature -> Romans & Nouvelles |
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Des bobos, des beaufs et des petits-bourgeois rebelles |
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Alexandre
Pasche La Journée d’un petit bourgeois rebelle
Robert Laffont 2004 / 2.14 € - 14 ffr. / 104 pages
ISBN : 2221099753
FORMAT : 14 x 22 cm
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Alexandre a 44 ans. Publicitaire, marié et propriétaire d’un pavillon dans la banlieue parisienne, il est bien intégré dans une société que, pourtant, il déteste. C’est le point de départ d’un roman sociologique mené avec humour, qui tente de comprendre comment, après une adolescence contestataire, Alexandre en est arrivé là. Rien de fondamentalement neuf, certes, mais le regard que porte Alexandre Pasche sur la vie de son homonyme (la sienne ?), parce que sans concession, fait mouche. Il dresse les contours d’un groupe social, différent des bobos (la catégorie sociale supérieure), mais aussi des beaufs, dont le fossé qui les sépare est «étroit, mais profond».
Beaucoup se reconnaîtront dans la description de la vie quotidienne du héros : «Le dimanche, nous partageons un poulet fermier avant d’aller chiner dans une brocante […] Parfois, à 13 h, je cours chez Decathlon ou chez Zara afin d’acheter des fringues. Malgré ma sensibilité politique, il m’arrive d’acquérir des produits fabriqués dans des conditions peut-être douteuses. […] Lorsque je pense à la fin prochaine du monde civilisé, je prie (mais qui ?) pour que ma fille atteigne mon âge. Finis les rêves de notoriété, de grandeur, de richesse. Seulement maintenir ma fille en vie… […] Il m’arrive de rêver d’un monde meilleur, mais mon travail, les transports en commun et le rangement sans cesse repoussé de la cave ne me laissent pas le temps d’organiser une guerre civile ou une révolution mondiale. En attendant, je n’ai jamais licencié personne, mon vote va aux candidats favorables aux plus pauvres et je milite dans deux associations. […] Entre mener une existence de petit-bourgeois et adopter une attitude rebelle, un moyen terme existe peut-être.»
C’est une vie, des choix en forme de moyen terme que décrit Pasche. Cela ne mène pas très loin et ne va pas changer la face du monde, certes. Mais c’est agréable à lire, drôle et percutant. Et ce n’est déjà pas si mal.
Marie-Pierre Noguès
( Mis en ligne le 05/03/2004 )
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