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Chassés croisés amoureux et ambitions contrariées dans l’Amérique de la Belle Epoque
Edith  Wharton   Les entremetteurs et autres nouvelles
La Découverte - Culte fictions 2004 /  1.37 € -  9 ffr. / 210 pages
ISBN : 2-7071-4346-4
FORMAT : 13x19 cm
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C’est une bien belle idée qu’ont eue Jean-Claude Zylberstein et les éditions La Découverte que cette collection «culte fictions» qui nous permet d’accéder enfin en Français à un certain nombre de textes inédits de grands auteurs anglo-saxons. Ainsi de ces nouvelles regroupées sous le titre de la première d’entre elles, Les Entremetteurs, écrites par la plus francophile des américaines, la disciple, amie et confidente d’Henry James, Edith Wharton (1862-1937).

Les huit nouvelles, précédées d’une présentation de Claire Du Parc et Aude de Mézerac, dépeignent avec distance et légèreté un monde qu’Edith Wharton connaît et comprend parfaitement : celui de la bonne société de la côte Est des Etats-Unis, celle qui, à la Belle Epoque, passe l’hiver à New-York et se précipite à Newport pour les beaux jours. On s’y plonge avec énormément de plaisir et chacune des nouvelles nous révèlent l’un des versants de ce microcosme américain.
Comme chez la britannique Jane Austen, l’argent est ce héros cruel qui trop souvent mène la danse, contrarie les idylles et détermine les comportements des différents personnages : l’argent des nouveaux riches comme les Bixby, l’argent qui manque aux jeunes gens bien nés comme Frederick Tilney et Belle Grantham, et les conduit à exercer la fonction ingrate d’entremetteurs qui contrarie tant leur délicatesse. Avec beaucoup de talent et une plume teintée d’une ironie pleine de légèreté, l’auteur montre à quel point l’argent dirige cette société américaine entre deux siècles et à quel point il le corrompt : c’est lui qui voue à l’échec des relations conjugales stériles, à tous les sens du terme, qui transforme le mariage en un objet d’échange où les uns sauvent les autres de la ruine en échange d’une respectabilité de façade («La vraie grossièreté n’est pas de considérer le mariage comme un arrangement matériel, mais de prétendre qu’il n’en est pas un», résume Tilney), qui transforme la charité en un rituel social vide de sens. Comment en sortir alors ? Les sentiments pèsent souvent de peu de poids face aux contingences matérielles. Certaines des héroïnes, comme l’auteur elle-même, voient dans l’écriture une échappatoire. Et c’est avec une grande finesse qu’Edith Warthon dépeint alors les espoirs et les illusions de ces jeunes écrivains, l’univers souvent peu recommandable des maisons d’édition et des cercles artistiques et universitaires, le snobisme d’un public qui s’enflamme pour les œuvres à la mode quelle que soit leur qualité. Que de vanités dans ce microcosme et que de délicatesse dans la manière de nous y introduire ! Le ton est ironique mais les situations le sont souvent tout autant : ainsi, dans La Descendance de l’homme et La Guérison, l’apparent succès de l’artiste et du scientifique sont en réalité des échecs imputables au défaut de jugement du public. Et ce sont souvent les mauvais sentiments bien davantage que les bons qui rapprochent les êtres : dans La mission de Jane, le couple se ressoude autour du désir de se débarrasser de sa fille adoptive. Les monologues intérieurs sont nombreux et ne vont pas sans faire échos à ceux du maître, Henry James, mais pour le surpasser quand il s’agit de saisir les méandres de l’âme féminine.

Deux nouvelles évoquent la Grande Guerre : Les réfugiés et L’Art d’écrire un récit de guerre. Edith Wharton se trouvait en France quand les hostilités commencèrent et, dans ses actions pour soulager les victimes de l’invasion germanique, elle fut amenée à côtoyer les dames patronnesses des «escadrons de bienfaisance» qui «amplifiaient avec application et par tous les moyens dont dispose la philanthropie, la détresse et le désarroi de leurs victimes». Il y a à la fois une grande part autobiographique et beaucoup de distance dans ces nouvelles, ce qui leur donne, tout comme à celles de «Vieux New York», un charme incomparable.


Claire Laux
( Mis en ligne le 18/06/2004 )
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