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Comment j'aurais voulu tuer mon père
Franz-Olivier  Giesbert   L'Américain
Gallimard - Blanche 2004 /  2.37 € -  15.50 ffr. / 174 pages
ISBN : 2-07-077101-6
FORMAT : 14x20 cm
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Quand Franz-Olivier Giesbert était gosse et que son père le battait, il se disait qu'il voulait être écrivain, prendre sa revanche avec un livre genre Vipère au poing. A première vue, c'est chose faite avec L'Américain. Ce récit commence avec l'accusation on ne peut plus directe - "mon père m'a volé mon enfance" - et se poursuit avec la description de la haine farouche et persistante que cultive le jeune Franz-Olivier envers son père violent. Cet homme détruit par son expérience de la guerre extériorise sa souffrance et sa culpabilité de survivant en battant sa femme et ses enfants. Les coups qu'il distribue ainsi rythment la narration de l'enfance, puis de l'adolescence et de la jeunesse d'un fils aîné qui voue sa vie à se construire contre son géniteur. Il passe ainsi du projet parricide réel – l'enfant songe longtemps au choix de l'arme du crime – à un autre plus symbolique – une première orientation vers une carrière artistique qui permettra de nier le père, peintre raté.

Pourtant cette histoire écrite à la première personne n'est pas à proprement parler une autobiographie ; c'est un livre sur le père de Franz-Olivier Giesbert, où son propre personnage n'est évoqué que par rapport à la figure paternelle. Et l'auteur y réussit un tour de force en menant un récit riche, rythmé, empreint de vie et d'émotion tout en conservant une distance critique qui évite l'équivalent littéraire du crachat sur la tombe. En effet, les taloches, raclées, torgnoles, dérouillées et autres corrections qui structurent l'enfance du narrateur ne l'empêchent pas de mener une vie plutôt heureuse. Et si son exaltation devant les joies de la nature et de la vie à la ferme laissent peu à peu place aux émois et angoisses classiques de l'adolescence, le ton reste vif et drôle, jamais amer.

Car ce livre est rédigé non comme une vengeance contre les coups paternels mais, dit l'auteur, "comme un règlement de comptes avec moi-même". Franz-Olivier Giesbert l'annonce clairement, il a écrit ce livre très intime pour se faire pardonner de n'avoir pas su ou voulu tendre la main à son père vieillissant lorsque celui-ci a cessé de battre sa famille et voulu faire la paix. Et ce n'est qu'après la mort du père tant honni que, regrettant d'avoir obstinément refusé de lui parler jusqu'à ce qu'il soit trop tard, le fils prend la plume pour rendre hommage à celui qui l'a fait. En écrivant ce livre, Franz-Olivier se rend compte de tout ce qui le rapproche de son père, aussi n'est-ce pas un hasard si "l'Américain" du titre, désigne aussi bien l'ancien soldat yankee fixé en Normandie après le débarquement de 1944 que son fils aîné. L'inextricable alliance d'amour et de haine qui fonde la relation des deux personnages centraux, thème pourtant bien exploré s'il en est, fait la puissance et la profondeur de L'Américain, et ce témoignage se lit aussi bien, sinon mieux, que le roman qu'il pourrait être.


Andréa Davoust
( Mis en ligne le 14/05/2004 )
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