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Littérature -> Fantastique & Science-fiction |
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Bernard 
Werber Nos amis les humains Albin Michel 2003 / 1.83 € - 12 ffr. / 124 pages ISBN : 2-226-13793-9 FORMAT : 13x22 cm Imprimer
Un homme et une femme se retrouvent prisonniers dans une cage. Après avoir compris qu’ils ne participent pas à une émission de télé-réalité, ils réalisent qu’ils ont été enlevés par des extraterrestres et qu’ils sont les deux seuls survivants de l’humanité… Telle est l’intrigue - simpliste - que développe Bernard Werber dans son nouveau roman. Est-il d’ailleurs bienvenu de définir comme roman un texte qui se lit en une heure à peine tant les marges y sont larges comme les sauts de paragraphes nombreux ?…
Bernard Werber nous avait habitués à des romans riches et fouillés ; pensons aux Fourmis. Dans Nos amis les humains, il se contente d’une succession de dialogues plus ou moins théâtraux, s’essayant à un genre qu’il n’avait pas abordé jusqu’alors. Mais il ne convainc pas. Dans ce face-à-face surréaliste, les deux personnages principaux échangent le plus souvent des banalités et l’auteur peine à mettre en place son intrigue. Ce n’est qu’aux trois quarts du livre qu’il pose cette question cruciale et éculée, banale voire poussive, du bon gros recyclage, quoi : l’humanité mérite-elle d’être sauvée ? Adam et Eve dans une cage aux oiseaux, les deux héros s’interrogent quant à la perpétuation de la race. Enorme responsabilité… Et comme ils ne sont évidemment pas d’accord, le dialogue devient le grand procès de l’engeance humaine. En quinze pages, les subtilités de la condition humaine sont rappelées : «Bon, allez, on est méchant, on torture, on pollue, on se suicide, on a des tyrans fous et des guerres. Mais après tout, posons le problème à l’envers. C’est déjà pas mal qu’on soit arrivés à survivre jusqu’à la semaine dernière».
Passé cet émouvant plaidoyer, le verdict tombe : «pour le chef d’accusation d’homicide avec préméditation, nous avons décidé que l’humanité est»... Allez ! Ne dévoilons pas le dénouement, histoire de ne pas trop émécher le zèle des werbériens les plus fidèles. Ce suspense métaphysique et existentiel restera une raison de lire le livre… Werber ? Humaniste ou misanthrope ?...
Si, récemment, l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu secouait les neurones d’un lecteur le sourire aux lèvres, heureux de retrouver cette patte particulière, le recours à un savoir scientifique mis en lettres, ce nouveau roman n’a pas le même panache. Lu et oublié en une heure…
Stéfan Philippot ( Mis en ligne le 31/10/2003 ) Imprimer
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