Christian
Gailly Dernier amour
Les éditions de Minuit 2004 / 1.83 € - 12 ffr. / 128 pages
ISBN : 270731885X
FORMAT : 14x22 cm
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Christian Gailly propose avec Dernier amour un court roman vaporeux, diaphane comme un linceul. Paul Cédrat, compositeur, rentre d’une représentation ratée de sa dernière création, à Zurich. Le public, juvénile et explosant de vie, n’a pas compris une œuvre reflétant peut-être le mal de l'artiste, et sa mort imminente. Paul est malade, affaibli, maigre et livide. Ses airs s’en ressentent… «Il y aura encore des jours. Personne ne sait combien. Au moins un.» (p.90)
Il se rend à sa maison de vacances, préparée pour lui par sa femme, Lucie. Il entend s’y éteindre. Mais, ayant récupéré sur la plage un peignoir qu’il pensait appartenir à son épouse, il fait la connaissance de sa véritable propriétaire…
L’écriture, syncopée, télégraphique, semble reproduire le rythme d’un cœur qui bat encore, tantôt affolé par l’idée de la mort, affolé aussi par la permanence de la vie, affaibli souvent par la maladie qui progresse. Ou alors, le rythme de secondes qui passent, du temps qui file, ici, un compte à rebours… Ce court récit a beaucoup de charme, dans la description d’un état en apesanteur, celle d’un monde bourgeois fait de concerts à l’étranger, d’appartements haussmanniens et de maison de vacances dans une forêt de pins. On pense à Ozon et Sous le Sable… De quoi se jeter sans hésitation dans ce nouveau roman d’un écrivain mélomane.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 03/09/2004 )
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