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Barbey d’Italie et ses années soixante
Tahar  Ben Jelloun   Bruno  Barbey   Les Italiens
La Martinière 2002 /  4.58 € -  30 ffr. / 120 pages
ISBN : 2-7324-2725-X
FORMAT : 28,5 x 28,5
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Tout y est : les murs lépreux, les vieux en chapeau palabrant sur la place
avec force gestes, la Cinquecento en stationnement interdit, la Vespa et
les lunettes noires, les tifosi au match du dimanche. Le projet a eu
une longue gestation. Comme il l’explique dans la préface, Bruno Barbey
s’y était lancé avec la fougue de ses vingt ans, alors qu’il était étudiant à
l’école des beaux-arts de Vevey, en Suisse. Il devait s’inscrire – on était
alors avant mai 1968 - dans la collection «Encyclopédie visuelle» de
Robert Delpire, qui accueillait déjà Les Américains de Robert
Franck et Les Allemands de René Burri.

Avec l’Italie, difficile d’éviter les clichés. Tant pis, ils sont si savoureux !
Les prêtres y ressemblent forcément à Don Camillo, le linge pend dans
le cortile, les comtesses vivent sous les fresques et le latin
lover
déclame sa tirade, accoudé sur de vieilles pierres. Les courts
textes de Tahar Ben Jelloun ont leur charme mais ils sont eux-mêmes
une interprétation de la photographie, ils n’informent pas. En faisant le
portrait de ses Hommes du vingtième siècle, August Sander
précisait scrupuleusement le métier de chacun. Ce n’était pas déchoir ni
enlever leur force aux clichés. Ici, en l’absence de légendes, on quitte le
documentaire pour tomber dans la scène de genre, dans un paysage
urbain indifférencié, dans une campagne simplement «italienne». On le
regrette : ces images, bien commentées, auraient fourni une vivace
introduction à l’Italie, elles auraient composé un petit tableau de
civilisation.

Cet étrange sigle «W il P» derrière ces femmes en fichu, recueillies, les
mains jointes ? On parierait pour une procession dans le grand sud avec
des professions de foi jusque sur les murs, «W il P» étant l’abréviation
codée de «Viva il Papa» (Vive le pape)… Et cette jeune fille descendue
de l’autobus
, cette fleur tombée d’un bouquet fané ? Elle vient
en fait de quitter le tram grinçant qui emmène les employés milanais vers
les banques de piazza Cavour… Et ce poissonnier napolitain affamé, qui
se jette sur les poulpes de son déjeuner ? Voilà une image qui a tant à
dire, et on la laisse muette ! Sur le papier journal qui enveloppe les
céphalopodes, on lit Ormai il PCI in Sicilia fa parte della maggioranza (
Le parti communiste fait désormais partie de la majorité en Sicile)
.
Une époque bien révolue : Forza Italia de Silvio Berlusconi contrôle tous
les sièges de l’île. En revanche, l’affiche nécrologique, lacérée, à l’angle
du mur se rencontre encore de nos jours : celle-ci pleure un
expert-comptable, Salvatore Ferace. Et ainsi de suite : à trop vouloir
donner une valeur universelle à la photographie, on en oublie sa
puissance documentaire. C’est dommage…


Rafael Pic
( Mis en ligne le 19/04/2002 )
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