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Un architecte de l'image
René Burri Photographies
Phaidon 2004 /  14.5 € -  95 ffr. / 448 pages
ISBN : 0-7148-9378-1
FORMAT : 30 x 23 cm
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Che Guevara fumant le cigare, Picasso dans son atelier, les vues plongeantes de São Paulo ; amateur de photographie ou pas, chacun connaît le travail du photographe suisse René Burri, car si l’on ignore souvent son nom, ces clichés en noir et blanc sont devenus emblématiques. Membre de l’agence Magnum depuis 1959, il a dès ses débuts considéré la photographie comme un moyen d’expression personnel, un outil lui permettant de montrer des images qui reflètent avant tout ses propres préoccupations. C’est d’ailleurs toujours en tant que photographe indépendant qu’il a réalisé ses projets, à son initiative ou dans le cadre de commandes.

Très tôt, René Burri va se révéler un visionnaire, un témoin des événements de l’histoire. Sa toute première photographie, prise à Zurich en 1946, l'atteste : il emprunte le Kodak de son père et photographie Winston Churchill, debout dans une limousine, à quelques heures de son célèbre discours. Il n’a alors que treize ans. Mais ce cliché restera anecdotique, car c’est le cinéma qui l’intéresse dans un premier temps. Il se tournera vers la photographie quelques années plus tard. Cette influence cinématographique se retrouve dans ses séries de trois images publiées à la suite, formant de véritables histoires. Il lit le mouvement même que la pellicule lui donne. Cette passion pour la séquence s’oppose à celle de son mentor Henri Cartier-Bresson, connu pour ses images captant "l’instant décisif". En 1962, son premier livre, Les Allemands, illustre cette envie de travailler davantage sur le long terme, de mener à fond une enquête sur un sujet qui lui tient à cœur. En 1967, c’est également le cas avec la publication de son reportage sur les derniers gauchos d’Argentine.

"J’ai toujours cherché les pionniers, les comètes qui laissent une trace" : Picasso et Le Corbusier. Son engouement pour Picasso commence en 1953, au Palazzo Reale à Milan, face à Guernica, une expérience bouleversante qui marquera le début d’une longue série de portraits du peintre espagnol désormais célèbres dans le monde entier. Fasciné par cette vie artistique, René Burri va s’immiscer dans l’univers de peintres ou de sculpteurs comme Yves Klein, Oskar Kokoschka, Alberto Giacometti ou Jean Tinguely. Il s’intéressera également aux architectes, parvenant à être suffisamment proche d'eux pour photographier Le Corbusier dans son atelier, suivre la construction de Brasilia avec Oscar Niemeyer ou se lier d'amitié avec le Mexicain Luis Barrágan.

Dans les années 1950 et 1960, il travaille pour presque tous les grands magazines, en particulier pour Life. C’est la grande époque du photo-journalisme. René Burri photographie presque tous les grands événements d’un demi-siècle : les guerres de Corée et du Viêt-nam, les crises de Cuba et d’Amérique latine, les bouleversements économiques et culturels en Chine, en Afrique du Sud ou en Europe. Il n’a jamais cherché le sensationnel, mais plutôt à restituer sa propre vision du monde.

Un constat étonnant : pas de cadavres sur ses photographies de guerre. Un détour face à la mort. Ainsi ce décor surréaliste de la guerre des Six-jours en 1967 : des épaves de chars égyptiens en plein désert du Sinaï, telles deux présences fantomatiques au milieu de nulle part, les restes d’un hélicoptère égyptien moustique géant écrasé à terre. Un désir de poétiser la réalité plutôt que montrer la vérité crue ; le noir et blanc accentuant plus encore la sensibilité humaniste qui se dégage de ces images.

Le photographe est célèbre pour ces images fortes qui renvoient aux événements les plus tragiques, mais également pour des compositions graphiques, purs produits de son regard, qui échappent à l'information et donnent une dimension artistique à ce qui l’entoure. Ses cadrages audacieux des perspectives des mégalopoles brésiliennes sont le parfait exemple de cette aptitude à architecturer l’image. La lumière elle-même est utilisée pour faire naître les lignes de force lui permettant de structurer la composition.

Ce parcours est retracé pour la première fois dans ce livre à travers plus de quatre cents images en noir et blanc, dont beaucoup sont inédites. L’ouvrage comporte une longue introduction de Hans-Michael Koetzle, directeur de la publication de la revue Leica World et éminent spécialiste du travail de René Burri. Du point de vue esthétique, les à-plats de couleur de la maquette (une couleur par thème) tranchent avec le noir et blanc des photographies pleines pages et dynamisent l’ensemble. Comme le résume lui-même René Burri, "c’est un livre de photographies en noir et blanc en vingt-cinq couleurs".

Quatre ans de travail auront été nécessaires pour mener à terme cette très belle monographie qui paraît aux éditions Phaidon. D’ores et déjà une référence.


Marina Hemonet
( Mis en ligne le 07/02/2004 )
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Ailleurs sur le web :
  • Jusqu’au 14 mars 2004 : une exposition consacrée au travail de René Burri, à la Maison européenne de la photographie (Paris)
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