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Grande Ecole buissonnière
Dom  Robert   La clef des champs
Privat 2003 /  5.5 € -  36 ffr. / 175 pages
ISBN : 2-7089-9175-2
FORMAT : 24x28 cm

Préface de Jean-Marie Pelt. Textes des légendes par les frères de l'Abbaye d'En Calcat.
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Les éditions Privat publient un recueil des œuvres d’un des plus grands cartonniers du XXe siècle. La lecture aide à comprendre que Dom Robert, artiste jouissant d’une réputation internationale, reste cependant encore trop méconnu du grand public. Une exposition toute récente au jardin du Luxembourg a sans doute corrigé cette injustice. Le présent ouvrage de même.

Guy de Chaunac-Lanzac est un jeune homme rebelle, que ces amis dépeignent comme un bloc granitique où leurs amours-propres, parfois, se heurtent. Rien ne destinait cette tête brûlée, doté d'un physique d’un pilier de rugby, au calme recueillement et à la discipline stricte des cloîtres. La vocation de l’art avait précédé chez lui celle de la religion. Et pourtant, après des études ennuyeuses aux arts décoratifs, la vocation monastique le prend lors d’une visite au monastère d’En Calcat. Il devient Dom Robert. L’appel de Dieu se conjugue alors avec celui des muses.

Les deux vocations se mêlent en effet chez ce bénédictin atypique. Son art, hormis ses premières enluminures, ne sert pas a priori un message religieux. La nature y éclate. Pourtant, le message est là : pour cet homme citant volontiers saint Matthieu, il s’agit de dépeindre une nature édénique, consistant à figurer la Création sans aucune mention des œuvres humaines. L’homme et l’agriculture son quasi absents de son œuvre, même s’il exprimera à la fin de sa vie le regret de n’avoir pu trouver la clef des êtres. Il aura brillamment trouvé celle des champs.

«Il me semble que c’est un chemin valable pour arriver à Dieu que de se contenter de ce que l’on peut toucher par les sens» (p. 27), explique-t-il. Cette philosophie, renvoyant d’une certaine manière aux correspondances baudelairiennes sinon à Platon, innerve les œuvres de Dom Robert. La beauté de la nature dans son exubérance, comme propédeutique au sens de Dieu, y est exprimée avec un art particulier. Chez ce peintre figuratif, introduit à l’art de la tapisserie en 1941 par Jean Lurçat et ne jurant que par les grands maîtres de l’art abstrait (Klee, Kandinsky, Miro ou Tobey), la précision de l’évocation sert un symbolisme, comme une passerelle du particulier vers l’universel. Cet art singulier en évoque d’autres : telle tapisserie renvoie à l’art naïf et au Douanier Rousseau, telle autre à la recherche d’une pureté des formes et des couleurs comme on la croise chez Matisse. Les chèvres de Dom Robert rappellent de même celles colorées qui passent, furtives, sur les toiles de Chagall.

Dom Robert peint comme on tiendrait un herbier. Son œuvre est nourrie des nombreuses promenades champêtres, durant lesquelles, un carnet de dessin à la main, il croquait sur le vif la flore et la faune, entre Carcassonne où le charmèrent irrémédiablement les chants des paons et En Calcat, dans les forêts de la Montagne Noire et les contrées d’Angleterre où il séjourna dix ans. C’est à cette école buissonnière que l’artiste apprend la Création et la retranscrit par des œuvres ensuite magnifiées par les tapissiers d’Aubusson.
«L’Herbe haute» (1961) est comme son manifeste : la nature y jubile. Ce peintre des ombelles, des coqs et des papillons, chez qui le vol des insectes se confond avec la danse aérienne des coquelicots, chez qui les arbres où se masquent les oiseaux sont eux-mêmes d’immenses fleurs («L’arbre d’or», 1957), est un incroyable connaisseur de la nature. Son art, avant d’être religieux, apparaît alors comme un art écologique, à l’antimodernisme discret, et d’une fraîcheur désaltérante.

La clef des champs permet la découverte de ce grand artiste. L’ouvrage, de grande qualité et d’une lecture aisée, propose de nombreuses reproductions des travaux de Dom Robert ainsi que l’esquisse de sa biographie. Disparu en 1997, ce peintre entomologiste a laissé à la postérité de formidables images textiles, comme un étonnant herbier de laine.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 16/07/2003 )
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Ailleurs sur le web :
  • Consultez le site du Sénat, consacré à la récente exposition sur Dom Robert
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