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Mundele na talatala
Georges  Simenon   Le Blanc à lunettes
Gallimard - Folio policier 2004 /  0.72 € -  4.70 ffr. / 224 pages
ISBN : 2-07-031617-3
FORMAT : 11 x 18 cm
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Pas le meilleur Simenon, aurait-on tendance à dire une fois le roman refermé. Mais qu'est-ce que le meilleur Simenon ? Un livre en particulier, qu'on sortirait du lot pour ses qualités remarquables ? Un de ceux, nombreux, portés à l'écran ou adaptés pour la télévision ? Ou un récit plus confidentiel, qu'on n'évoquerait qu'entre connaisseurs d'un air entendu ?

Le meilleur Simenon, c'est Simenon tout court. C'est l'œuvre dans son entier, cette œuvre tellement vaste que l'on peine à la croire sortie de la plume d'un seul homme. En ce sens, si Le Blanc à lunettes ne laisse pas une impression impérissable, il n'en apporte pas moins sa pierre à l'édifice. Et il porte en lui ces caractéristiques qui sont la marque de fabrique de son auteur. Le style d'abord, si peu élaboré en apparence, mais qui tire sa force d'une langue simple, immédiatement intelligible. Le sens du récit ensuite. Cette efficacité dans la mise en scène qui ne s'embarrasse pas d'effets ; une façon bien à lui de camper en quelques phrases des individus plutôt ordinaires, dont Simenon parvient à faire des personnages romanesques, en accord avec une philosophie d'écriture qu'il décrivait ainsi à la fin de sa carrière : «Le roman consiste à créer un groupe social quelconque, cinq ou six personnes, peu importe, autour d'un personnage central, et il ne reste plus à l'auteur qu'à se mettre dans la peau de ce personnage central.» Et puisqu'on en a fait un raccourci facile pour décrire ses univers, presque un cliché, on retrouve dans Le Blanc à lunettes cette faculté de l'écrivain à créer une atmosphère.

De quoi s'agit-il au juste ? D'un conte africain à l'époque des colonies; du roman d'une passion amoureuse bridée, sous le soleil du Congo belge. Rien qui touche au crime, malgré le choix de Gallimard de l'éditer dans sa collection Folio Policier. Ferdinand Graux, aventurier solitaire et pragmatique, émigré de longue date en Afrique, trouve installés chez lui à un retour de voyage en France, deux aventuriers anglais, victime d'un accident d'avion. La femme, Lady Makinson, blessée à la jambe, exerce sur lui une fascination à laquelle Graux n'était pas préparé. Une fascination qui lui fait bientôt négliger sa petite maîtresse, la nubile Baligi, rudoyer son aide et camarade de toujours, Camille, et semer le doute chez sa future épouse Emilienne, restée en France.

On se prend d'ailleurs à sourire en lisant ces lignes écrites en un temps où, semble-t-il, on pouvait évoquer sans honte les pratiques sexuelles d'un colon adulte en Afrique avec une négrillonne mineure. Des lignes qui vaudraient certainement aujourd'hui à leur auteur un double procès pour pédophilie et pour racisme primaire, cette dernière critique n'étant peut-être pas infondée concernant Simenon. Des passages qui, comme l'ensemble du roman, ont forcément quelque chose de daté, mais qui l'inscrivent si bien dans cette période de l'entre-deux-guerres dont l'écrivain s'est fait le chroniqueur inlassable.

Pas le meilleur Simenon, certes. Un Simenon dispensable pour le lecteur novice. Mais une lecture nécessaire pour qui aurait l'ambitieuse intention d'embrasser l'œuvre du grand romancier. Un récit dont le cadre et le propos universels confirment que Simenon, ce n'est pas seulement la province française ou les brumes des Flandres, pas seulement Maigret et les enquêtes policières, mais un écrivain à l'aise dans tous les décors. De cette Afrique coloniale où les caractères se révèlent, aux îles lointaines (Ceux de la soif, Touriste de bananes) en passant par les Etats-Unis (Trois chambres à Manhattan, La Jument perdue, Un nouveau dans la ville, Les frères Rico, Feux rouges…) Un raconteur d'histoires polyvalent et sans rival.


François Gandon
( Mis en ligne le 10/09/2004 )
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