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| Bande dessinée -> Manga |
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Ebine
Yamaji Love my life
Asuka 2004 / 1.31 € - 8.55 ffr. / 208 pages
ISBN : 2849650269
FORMAT : 15x21 cm
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Ichiko a 18 ans. Ichiko est étudiante en anglais. Ichiko va annoncer ce soir à son père qu’elle est amoureuse d’Eriko, une étudiante en droit. Mais comment s’y prendre ? Comment ne pas tout détruire ? Son père ne risque-t-il pas de la considérer désormais comme quelqu’un d’autre, une étrangère dont il ne sait finalement rien ? Autant de questions lancinantes qui assaillent la jeune fille, plongée dans les affres du doute depuis qu’elle a pris cette difficile décision, capitale pour sa vie. Mais Ichiko n’est pas au bout de ses surprises et apprendra à ses dépens qu’elle aussi se faisait une idée fausse et naïve de ses proches, délaissant au passage un peu de son enfance et de son innocence.
Véritable OVNI dans l’univers du manga, Yamaji renouvelle le genre en réalisant avec ce one-shot une œuvre pleine de poésie, aux ambiances ouatées et rassurantes. Soutenu par un dessin très atypique nous renvoyant à un quotidien terriblement familier, le manga met en scène avec beaucoup de pudeur une narratrice plutôt sympathique qui nous livre ses doutes, ses craintes et ses espoirs. Cette introspection pleine de sensibilité aborde des questionnements existentiels forts, notamment suscités par une confrontation à une sexualité « hors norme » : le vagabondage des pensées d’Ichiko, ses réflexions amusantes et d’une naïveté rafraîchissante, analysent avec une justesse déconcertante les relations humaines. Jeu de l’amour et du hasard parfois loufoque, souvent tragicomique, cet élégant yuri décrypte ainsi avec intelligence les étranges rapports qui unissent les protagonistes, tous très attachants.
Probablement en partie autobiographique, l’histoire a le mérite d’éviter tout communautarisme de bas étage : ici, point de revendications, seulement un regard plein de tendresse pour des êtres en perpétuelle quête d’amour, avec en filigrane un constat effrayant de lucidité : « celui qu’on aime n’est pas nécessairement celui qui parvient à nous affranchir ». Torturée juste ce qu’il faut, quelque fois grandiloquente - voire condescendante envers un lecteur trop rustre pour comprendre toutes les subtilités du scénario -, cette œuvre intimiste se distingue avant tout par sa grande délicatesse et son indéniable originalité. Tout simplement excellent.
Océane Brunet
( Mis en ligne le 25/09/2004 )
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