annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Manga
Comics
Historique
Réaliste
Fantastique
Science-fiction
Policier - Thriller
Aventure
Les grands classiques
Revues, essais & documents
Adaptation
Humour
Jeunesse
Entretiens
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Bande dessinée  ->  Aventure  
 

Le dernier des géants
Jean  Giraud   Mister Blueberry (tome 27) - OK Corral
Dargaud 2003 /  1.44 € -  9.45 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-205-05338-8
FORMAT : 22,5 x 29,5 cm
Imprimer

La couverture du vingt-septième album des aventures de Blueberry est un signe évocateur en même temps qu’un soulagement probable pour le fan : l’ex-lieutenant reprend enfin les armes. Après un album passé à jouer au poker et deux autres prostré au lit racontant ses souvenirs à un biographe peu scrupuleux, Blueberry est de nouveau sur pied et c’est la mystérieuse disparition de la belle Doree Malone qui le pousse à sortir ainsi de sa trop longue convalescence. Errant dans un Tombstone violent et sauvage, Blueberry le veinard échappera une nouvelle fois à la mort et se retrouvera finalement au beau milieu des préparatifs du fameux duel à OK Corral.

Avec cet album, le sous-cycle "Mister Blueberry" prend toute son ampleur. Avec un sens de la narration et du détail qui fait inévitablement mouche, Jean Giraud met progressivement en place une histoire passionnante et très forte. Les puristes et nostalgiques de l’époque Charlier pourront sans doute encore râler et regretter cette étape de la saga où, quand le héros n’est pas alité, il est alcoolique notoire ou passe son temps à jouer au poker. Les autres applaudiront la façon dont Giraud bouscule les conventions de la série, prend des risques, et loin de détruire le mythe (on n’est pas dans le pastiche), lui confère au contraire une aura encore plus grande. C’est que les rides lui vont bien, à Blueberry.

De même, en choisissant de faire évoluer son héros autour d’un événement célèbre de l’Histoire de l’Ouest, Giraud façonne un peu plus la légende Blueberry. Si ce dernier côtoie le Doc Holliday ou prend une bière aux côtés d’un des frères Earp c’est, au-delà de la dimension ludique de l’exercice, une manière de faire vivre son personnage, de lui donner cette stature de héros évident, indémodable. L’être de papier prend de l’épaisseur. Giraud entrelace ainsi habilement les éléments historiques irréfutables, les affabulations et autres exagérations qui se sont obligatoirement greffées autour, et les propres codes inhérents à la série.

À la différence des deux albums précédents, les flash-back qui ramenaient le lecteur quinze ans en arrière sont momentanément interrompus, toute l’action se déroulant sur un seul jour. L’épique rencontre entre Blueberry et Geronimo reste donc pour l’instant en suspens. OK Corral relate la journée qui précéda ce fameux jour d’octobre 1881 et son règlement de comptes entre les frères Earp accompagnés de Doc Holliday et le clan Clanton/McLaury. Ces dernières vingt-quatre heures sont pleines de rebondissements et d’intrigues tissées par un Giraud au meilleur de sa forme. Minutieusement, l’auteur installe ses différents pions avant la bataille. Une partie d’échecs où chaque pièce doit être à sa place à l’heure H. Les protagonistes suivent fatalement une route qui les mènera à jouer un rôle plus ou moins prépondérant autour du duel à OK Corral.

Tel Clint Eastwood avec Impitoyable, c’est à un western crépusculaire et par là ultime auquel est convié le lecteur. L’époque est violente, tourmentée et forcément terminale. Cela n’est pas pour rien si depuis plusieurs années Giraud (ou peut-être est-ce Moebius ?) parle de commencer une série parallèle, un "Blueberry 1900", comme pour marquer le début d’autre chose. Car ici, la fin est proche.

Comme dans le film d’Eastwood, la violence serait sans doute le thème principal du cycle "Mister Blueberry". De la simple injure verbale aux délires furieux d’un serial killer échappé d’un roman de Thomas Harris, en passant par les sauvages exécutions d’un officier de l’armée, la violence est déclinée sous toutes ses formes et prend tous les visages. Elle n’épargne personne sur son passage, pas même le plus innocent et pleutre des journalistes comme on le verra dans cet épisode.

Album complexe et foisonnant, OK Corral marque une fois de plus la prédominance de Giraud sur le genre. N’ayant a priori plus rien à prouver, pourquoi ne pas tout de même enfoncer le clou ?! Et c’est un souffle général, un amour du dessin et du métier qui transparaît dans ces planches. La (re)lecture des trois tomes précédents est sans doute préférable, si ce n’est indispensable, pour apprécier à sa juste valeur cet épisode d’une des séries les plus stimulantes du moment. Un moment qui dure depuis près de quarante ans.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 20/10/2003 )
Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme