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Le Liban décortiqué
Entretien exclusif avec Jacques Ferrandez
2001 /  1.21 € -

Carnets d'Orient: Liban de Jacques Ferrandez, Casterman 2001, 80p., 98Frf.
ISBN: 220338039X

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Paru.com : Comment vous est venue l’idée de réaliser ces carnets de voyage ?

Jacques Ferrandez : En fait, tout a commencé un peu par hasard, en novembre 1998, quand j’ai été invité au salon du livre de Beyrouth, dans une ville et un pays qui ont été une des sources d’inspiration des peintres orientalistes, ceux justement qui m’avaient servi pour ma précédente saga Carnets d’Orient.

Lors de ce séjours à Beyrouth, je me suis rendu à Damas, et j’ai alors réalisé le livre consacré à la Syrie, un livre qui a ouvert la série des carnets de voyages et qui a été publié en novembre 1999. Deux autres ont suivi, l’un consacré à Istanbul en novembre 2000 et l’autre à l’Irak en juin 2001. Et enfin, le Liban, qui vient de sortir.

C’était en fait pour moi une manière de me mettre dans la peau du personnage peintre du premier album des Carnets d’Orient, une série de fiction sur l’époque coloniale en Algérie que j’ai réalisée il y a quelques années, et de me balader avec la même pratique constante du dessin. C’est aussi pour cela que j’ai repris le titre «Carnets d’Orient» à propos de ces impressions de voyage.

Paru.com : Comment avez-vous travaillé, sur le terrain, pour réaliser ces carnets consacrés au Liban ?

Jacques Ferrandez: Les carnets sur le Liban sont le dernier volet de cette série d’impressions de voyages, et pourtant il s’agit du premier pays que j’ai visité au Proche-Orient. En fait, après mon premier séjour à Beyrouth, j’y suis retourné plusieurs fois. J’ai notamment réalisé des dessins en vue d’une exposition culturelle.

Puis les Libanais m’ont fait part de leur souhait de voir publier un carnet sur leur pays. Une sorte de contrepartie qu’ils me réclamaient après les carnets de Syrie, le «grand frère» un peu encombrant, pour ne pas dire plus. Et à laquelle je me suis attelé avec plaisir évidemment. Je m’y suis donc rendu une nouvelle fois il y a un an environ pour réaliser les carnets sur le LIban.

J’ai alors parcouru tout le pays, et l’essentiel du travail a été fait à cette occasion. Je viens de présenter l’album au salon du livre de Beyrouth il y a quinze jours, où les dessins originaux ont été exposés.

Paru.com : Les carnets consacrés à l’Irak sont les seuls que vous avez réalisés en duo. Pourquoi cette particularité ?

Jacques Ferrandez: Les carnets sur l’Irak occupent une place un peu à part. Il s’agit d’un travail un peu plus journalistique que les autres. En effet, la particularité du pays rendait obligatoire l’adoption d’un double regard. Il fallait écrire un texte pour accompagner les images et les expliquer. Car si l’on ne regarde que les dessins, on peut avoir le sentiment trompeur d’un peuple heureux, ou à tout le moins d’un pays ordinaire, quand au contraire c’est un pays qui survit.

C’est cette ambivalence que traduit le livre : les Irakiens ne sont pas une population de fantômes, mais ils doivent faire face avec courage aux deux mâchoires d’une même tenaille, l’embargo d’un côté et la dictature de l’autre.

Pour réaliser le livre, j’ai passé dix jours sur place, en compagnie d’Alain Dugrand qui s’est chargé d’écrire les textes. Nous étions invités à un salon du livre un peu improbable, qui donnait l’occasion aux autorités d’adoucir cet embargo que subit le pays depuis dix ans, de provoquer un peu l’ouverture des frontières culturelles.

Paru.com : Quels sont les points communs aux quatre pays ou villes que vous avez croqués, et les points qui divergent ?

Jacques Ferrandez: Le premier point commun, c’est évidemment la proximité géographique. Ce sont également tous des pays de vieilles civilisations, c’est là-bas par exemple qu’est née l’écriture et que se sont développées les civilisations antiques, dont les vestiges sont d’ailleurs visibles à peu près partout. Dans tous ces pays, on a aussi affaire à la même la même culture de l’hospitalité, le même culte de l’accueil.

Et puis, ils ont tous une grande importance dans mon histoire personnelle. Je suis né en effet en Algérie dans les années 50, mais je n’y ai jamais vécu. Ces pays représentaient donc l’autre côté de la Méditerranée, le côté inconnu. Les visiter avec l’œil de l’artiste, c’était pour moi une occasion de créer un rapprochement avec une des composantes de la culture dont je suis issu. Une occasion aussi de renouer un lien avec une histoire pleine de rendez-vous manqués, et de démarrer un dialogue qui n’a pas pu s’établir au moment de ma naissance.

Les différences entre ces quatre lieux sont également notables. Au contraire des trois autres, Istanbul n’est pas une ville arabe, contrairement à ce que l’on croit souvent. Quant au Liban, c’est un pays très ouvert sur l’extérieur, beaucoup plus que ses voisins syriens ou irakiens. Enfin, l’Irak doit également être considéré comme un cas à part, puisque le régime tient la population dans une main de fer. Le côté policier de l’Etat est très présent là-bas, beaucoup plus qu’en Syrie, où le caractère autoritaire du régime, moins prononcé, est moins visible au quotidien. On n’y sent pas une méfiance généralisée, on n’y craint pas la délation comme en Irak où il s’agit, je le répète encore une fois, d’un système de survie. Le régime syrien, certes dictatorial, laisse davantage respirer la population.

Paru.com : Quels sont vos projets en matière de carnets d’Orient ? Pensez-vous pousser, après le Proche Orient, jusqu’à la Chine ou l’Indochine, c’est à dire l’Extrême Orient ?

Jacques Ferrandez: Ces carnets ont une logique interne, ils prolongent la première série des Carnets d’Orient et j’ai envie, si cette suite de carnets de voyages continue, d’approfondir cette région, plutôt que de me lancer dans des pays plus lointains, géographiquement comme culturellement. Mais, pour le moment, je vais sans doute marquer une pause dans ce concept. Je ne souhaite pas faire de ces carnets de voyage une sorte d’habitude qui risquerait d’apparaître simplement comme un bon filon.

La réalisation de ces carnets a un véritable sens et, à ce titre, le prochain pourrait porter sur mon pays natal, l’Algérie, où je ne suis retourné qu’une seule fois, en 1993. Et puis, le choix des sources d’inspiration ne manque pas. Il y a dans la région d’autres endroits qui vaudraient le coup de crayon. Je pense au Yémen, au Maroc, à la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie, ou encore la Libye. Un ami journaliste m’a également proposé de l’accompagner à Gaza, un lieu qu’il connaît bien et où il a réalisé de nombreux reportages.


Propos recueillis le 30 novembre 2001 par Thomas Bronnec
( Mis en ligne le 04/12/2001 )
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