Claude
Sintes
Ymouna
Rebahi
collectif Algérie antique
Musée de l'Arles antique 2003 / 4.58 € - 30 ffr. / 320 pages
ISBN : 2-9516385-4-X
FORMAT : 22x28 cm
L'auteur du compte rendu : Laurent Bricault, docteur en égyptologie (Paris-Sorbonne), est l'auteur d'un Atlas de la diffusion des cultes isiaques (2001) et du Recueil des Inscriptions concernant les cultes isiaques (2003).
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Parmi les nombreuses manifestations qui ont éclairé le programme «Djazaïr, une année de l’Algérie en France», l’exposition sur l’Algérie antique qui s’est tenue dans le cadre du Musée de l’Arles et de la Provence antiques mérite un éclairage particulier. Le nombre et la qualité des documents présentés avaient su séduire le visiteur. Le magnifique catalogue qui l’accompagnait et qui en garde désormais la mémoire saura sans nul doute le retenir davantage encore. Car non seulement l’illustration - tout comme le papier, ce qui augmente le plaisir - est d’une très grande qualité, mais le texte, confié à d’excellents spécialistes, vient considérablement enrichir le propos.
Sur une période chronologique qui s’étend de la fin des royaumes numides au Ier s. av. J.-C. à la domination vandale au Ve s. apr. J.-C., ce sont les multiples et fascinantes facettes de l’Algérie antique qui nous sont proposées, au travers de sources documentaires aussi variées que complémentaires : statues, bâtiments, mosaïques, textes épigraphiques, monnaies, etc. sont mis à contribution pour faire revivre cette histoire riche et complexe. En marge du catalogue proprement dit, lequel est d’ailleurs intégré judicieusement aux différentes étapes de l’exposé, on trouve de courtes mais denses synthèses sur des thèmes très divers (histoire militaire, institutions, monnayages, décoration urbaine, vie des campagnes, cultes indigènes et étrangers, entre autres).
Dans ce dernier domaine, on peut repérer, tel un fil rouge – ténu certes, mais qui a le mérite d’exister - plusieurs documents ayant trait à la présence des cultes isiaques en Numidie et en Césarienne. L’accession de Cléopâtre Séléné, fille de sa mère et de Marc Antoine, au trône de Maurétanie par son mariage avec Juba II, n’a pu qu’encourager la diffusion de ceux-ci, certes déjà installés sur le littoral depuis au moins un siècle. Un temple d’Isis est d’ailleurs attesté à Caesarea par Pline, mort en 79 apr. J.-C. Un peu plus tard, comme le rappelle J.-P. Laporte, c’est son parèdre Sarapis qui partage le grand temple de Timgad avec Esculape et la Dea Africa. Mais renvoyons pour plus de précisions le lecteur au chapitre entièrement consacré au couple Isis-Sarapis, même si le commentaire qui y est proposé est loin d’emporter toujours la conviction.
Ce léger bémol ne saurait en rien altérer le plaisir très vif que l’on prend à la lecture de ce très beau volume, qui fera date.
Laurent Bricault
( Mis en ligne le 26/01/2004 )
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