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Dossier : GUERRE D'ALGÉRIE
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Fin d'une époque : les derniers temps de la France en Algérie
Jean  Morin   De Gaulle et l'Algérie - Mon témoignage, 1960-1962
Albin Michel 1999 /  3.26 € -  21.37 ffr. / 387 pages
ISBN : 2-226-10672-3
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Novembre 1960 : nommé par le général de Gaulle à la tête de la délégation générale du gouvernement en Algérie, Jean Morin se voit confier une mission d'une extrême difficulté qui avait déjà eu raison de son prédécesseur, Paul Delouvrier. Alors que la politique du président de la République a perdu toute crédibilité au sein de la population "pied-noir" et que l'armée traverse une crise de conscience majeure, le nouveau délégué général doit expliquer et appliquer la politique algérienne du gouvernement.
Peu de temps après son arrivée en Algérie, Jean Morin doit ainsi arbitrer des épreuves dramatiques comme les manifestations qui opposent les populations européennes aux populations musulmanes pendant le voyage qu'entreprend le général de Gaulle en décembre 1960. Mais la crise principale à laquelle sera confronté le délégué général, c'est bien sûr le "putsch" d'avril 1961 au cours duquel il est mis en état d'arrestation par les insurgés.

Dès la fin de l'insurrection militaire, l'O.A.S. prend un essor considérable et s'efforce, par une politique jusqu'au-boutiste, d'inverser le cours des événements. Aux outrances de l'O.A.S. répondent celles du F.L.N., alors qu'un nouveau mouvement terroriste apparaît, le Mouvement pour la communauté dont les membres, surnommés "barbouzes" décident de contrer l'O.A.S. en utilisant les mêmes méthodes qu'eux.
C'est dans ce contexte que tentent d'intervenir des forces de l'ordre, souvent paralysées par le désarroi. Pourtant, Jean Morin décide de rester à son poste envers et contre tout, faisant preuve d'une impressionnante force de caractère. Ce n'est qu'en mars 1962 qu'il quitte l'Algérie. Christian Fouchet devient alors Haut-commissaire de France en Algérie et Abderrahmane Farès président de l'exécutif provisoire.
Près de quarante années après les événements, Jean Morin nous livre les souvenirs d'un acteur et d'un témoin incontournable, mais sans doute méconnu.

Il convient avant tout d'insister sur le pouvoir d'évocation de Jean Morin qui a su retracer avec force le climat de violence inouïe qui régnait dans l'Algérie des années 1961 et 1962. C'est dans de telles circonstances qu'un homme, investi de pouvoirs majeurs, se retrouve quasiment seul face à des arbitrages dramatiques. Cet accent mis sur la décision politique dans des conditions extrêmes confère à cet ouvrage une dimension philosophique qui mérite largement d'être mentionnée.

La portée historique de ces mémoires demeure bien entendu essentielle. Elle se manifeste tout d'abord par la multiplicité des informations inédites. Jean Morin évoque ainsi de nombreux épisodes qui n'avaient été que faiblement éclairés jusqu'à présent. Par ailleurs, l'auteur a su enrichir son livre de nombreux documents inédits (notes, correspondances, compte-rendus) qui permettent d'appréhender plus finement une phase particulièrement complexe de l'histoire récente. On peut seulement regretter que De Gaulle et l'Algérie souffre de nombreuses imprécisions, voire d'erreurs, en ce qui concerne l'aspect militaire des événements abordés.
Enfin, cet ouvrage permet de renouveler l'approche de la politique algérienne du général de Gaulle.

Jean Morin est avant tout un serviteur de l'État : l'esprit qui transparaît de ses écrits le démontre amplement. Certes, il éprouve une incontestable admiration pour le général de Gaulle et approuve l'essentiel de ses vues sur le destin de l'Algérie. Cependant, l'auteur a su ne jamais se départir de son esprit critique, quand de nombreux thuriféraires du Général ont depuis longtemps abdiqué cette vertu. Ce souci de rigueur et d'analyse confère à l'ouvrage une qualité que l'historien ne peut qu'approuver, même s'il peut contester certaines analyses de l'ancien délégué général.

De Gaulle et l'Algérie démontre ainsi nettement que le dépouillement des archives est indissociable de la consultation des témoignages. En dépit de tous les risques de reconstruction, les souvenirs complètent, humanisent, confirment ou invalident les archives.

Complémentaire des archives, cet ouvrage est également complémentaire des autres témoignages. Chronologiquement, il complète les souvenirs de Paul Delouvrier (Roselyne Chenu, Paul Delouvrier ou la passion d'agir, entretiens, Seuil, 1994).
Institutionnellement, De Gaulle et l'Algérie peut être lu parallèlement aux mémoires récemment publiées du général Ailleret (Charles Ailleret, Général du contingent, Grasset, 1998) qui fut Commandant supérieur des forces interarmées de juin 1961 à avril 1962 et qui fut confronté aux mêmes situations que Jean Morin.
Enfin, et de façon plus générale, il est important que se multiplient les témoignages d'acteurs favorables à la politique algérienne du général de Gaulle dans la mesure ou l'actualité éditoriale a été dominée longtemps par la parole de ses adversaires. Seule la confrontation des témoignages, mêmes les plus contradictoires, permettra à l'historien de dégager peu à peu une lecture apaisée de la guerre d'Algérie.


Guillaume Zeller
( Mis en ligne le 13/03/1999 )
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