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Au-delà du mythe : l’histoire de New York
François  Weil   Histoire de New York
Fayard 2000 /  3.5 € -  22.9 ffr. / 377 pages
ISBN : 2-213-59204-7
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« New York fascine ». Tout, à propos de New York, pourrait se résumer à cette simple phrase qui traduit l’impression immédiate et définitive qu’inspire cette ville.

L’ouvrage que nous propose François Weil est avant tout un livre d’histoire et d’érudition. Une table des matières méthodique, des notes référencées, une passionnante bibliographie, modestement baptisée « essai » et enfin, outils trop rares dans l’édition française, deux précieux index des noms de personnes et de New York, donnent l’assurance d’un travail scientifique rigoureux.
New York, l’on croit tout savoir d’elle. Ville des paradoxes et des démesures, des richesses et des abandons, Mecque du mercantilisme et des avant-gardes, elle attire et répugne tout à la fois et si on l’aime, c’est parce qu’elle est un hymne vibrant au présent, au devenir, une sorte de condensée de « rêve américain » pour ceux qui, justement, veulent tourner le dos au passé et se fondre dans cette ville des possibles. Elle diffère en cela radicalement de nos vieilles capitales européennes, alanguies le long d’un fleuve, et fières de leurs orgueilleuses histoires que monuments et arcs de triomphes ne cessent de rappeler ! Non seulement, selon le mot de Céline, New York est une ville qui vous attend debout, mais en plus, elle n’a que faire de son histoire, car elle n’aime rien tant que le présent.

Le projet de François Weil est donc iconoclaste : vouloir révéler l’histoire de New York est un contresens absolu, entre le tabou et l’inepte ! Et pourtant, la lecture de ce livre donne une épaisseur, un sens inattendu à bien des caractères de la toponymie et de la société new-yorkaise. Ainsi, les chapitres relatifs à l’époque « coloniale », nous rappelle qu’au XVIIe siècle la Nouvelle Amsterdam était morcelée en seigneuries et en concessions, périodes révolues dont le seul souvenir demeure dans les noms de certaines rues ou quartiers, voire dans les temples de la modernité que sont les grands magasins new-yorkais : quel choc de découvrir, pour un esprit aussi futile que celui de l’auteur de ces lignes, que le fameux « Bloomi », Bloomigdale’s pour les néophytes, fut autrefois la maison de campagne d’Olivier De Lancey, tout comme Greenwich fut celle de l’amiral Peter Warren !

L’autre très grand apport de ce livre est de mieux mesurer à quel point la population New Yorkaise est le résultat d’une sédimentation complexe et même parfois conflictuelle. François Weil restitue ainsi à merveille l’histoire de ces petites gens, de ce peuple de New-York, qui vivaient autour de Bowery quand les élégantes paradaient à Brodway ! À ce propos, il conviendrait d’ajouter à la bibliographie déjà fournie de cette somme, et sur un mode plus littéraire, les ouvrages d’Edith Wharton, Vieux New-York et les New-Yorkaises, incomparables témoignages de ce monde évanoui.

Plus attendu, mais très savoureux, l’on appréciera aussi tout particulièrement dans cet ouvrage les pages consacrées à la « naissance des intellectuels et des avant-gardes », qui fondent la tradition toujours vivante d’un art en perpétuel mouvement.

En fait, pour revenir à notre objection première, ce livre, qui est une grande réussite, n’a qu’un défaut : son titre. L’histoire ne peut rivaliser avec New York. Cette dernière finit toujours par l’emporter. Dès lors, comment considérer le travail de François Weil qui incontestablement a fait œuvre d’historien ? Si l’on estime que ce livre nous donne certaines clés pour saisir le rapport étroit qui perdure entre les origines de la ville et sa physionomie actuelle, et combien son caractère si particulier puise dans ce passé enfin dévoilé, l’on a presque l’impression de pouvoir distinguer des traits, des constantes qui deviennent consubstantielles à la ville, comme si elles étaient soumises aux lois de l’hérédité ! Nous connaissions déjà la génétique des textes, gageons qu’en agissant ainsi en clinicien, François Weil a inauguré un nouveau genre avec la génétique d’une ville : New York !


Hervé Lemoine
( Mis en ligne le 17/09/2001 )
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