annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Agrégation d'Histoire 2005
Biographie
Science Politique
Sociologie / Economie
Historiographie
Témoignages Historiques
Géopolitique
Antiquité & préhistoire
Moyen-Age
Période Moderne
Période Contemporaine
Temps Présent
Histoire Générale
Poches
Dossiers thématiques
Entretiens
Portraits
Revues
Bibliographies
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Histoire & sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

"L'organisation"
Rémi  Kauffer   OAS. Histoire d’une guerre franco-française
Seuil - L'Epreuve des faits 2002 /  2.9 € -  19 ffr. / 451 pages
ISBN : 202054122X
Imprimer

Episode particulièrement douloureux des «événements d’Algérie», la guerre civile qui opposa les hommes de l’OAS au pouvoir légal n’a guère fait l’objet de beaucoup d’études jusqu’ici. Il faut dire que le sujet demeure brûlant. En 1993, Jacques Roseau, porte-parole de l’association pied-noir le Recours, faisait encore les frais de rancoeurs mal apaisées. Au moment où les principaux acteurs commençaient à quitter la scène, R. Kauffer publiait OAS, histoire d’une organisation secrète (1986), qui sert de matrice à ce nouvel ouvrage, entièrement réécrit, qui puise aux toutes dernières sources (dont les Mémoires du général Aussaresses, mais aussi de récents travaux universitaires).

L’auteur nous décrit avec brio les racines d’un conflit particulièrement fertile en atrocités, attisé par le drame de l’ingratitude : les métropolitains oublient que l’armée qui les a libérés comptait de nombreux Pieds-Noirs, tandis que ces derniers ne veulent plus se souvenir des musulmans qui combattaient à leurs côtés. Le massacre des civils européens par le FLN à El Halia, en 1955, et la vengeance instinctive qui suit enclenchent un processus irréversible de haine. Nous plongeons alors dans les méandres des groupes «d’autodéfense», nous suivons les organisateurs des barricades et du putsch, affaires surtout marquées par l’amateurisme et la dérobade des «masses» (c’est une constance de «l’activisme» en Algérie, comme le reconnaîtra plus tard J.-J. Susini, l’un des chefs suprêmes de l’OAS après Salan). Mais comment fédérer ceux qui ne sont unis que par un attachement passionné à la terre d’Algérie, quel que soit le prix à payer pour la conserver?

On trouve côte à côte des chouans du bled, des néo-païens convaincus, des intellectuels pleins de scrupules juridiques, des déserteurs en cavale, des «flingueurs» ivres d’action, de femmes faciles et de pastis, mais tous redoutables (environ 1 500 morts à leur actif). On ne saurait donc réduire «l’organisation» à une «bande de fachos» nostalgiques de Vichy. Les hommes de gauche, notamment les syndicalistes, qui s’étaient déjà illustrés avec férocité dans la répression des émeutes de Sétif en 1945, y sont nombreux. Certains sont d’anciens communistes, excédés par les prises de position du parti et de ses compagnons de route, comme Sartre, qui justifie en 1961 le meurtre des Européens par les colonisés. On y croise aussi des anciens de la Résistance, comme Georges Bidault, et de la France libre, des harkis et cette OAS juive d’Oran, qui n’est pas la moins sanguinaire.

Dans un style alerte qui ne manque pas d’humour (un paragraphe est ainsi intitulé «petits complots entre amis»), l’auteur tente de rendre clair et intelligible ce qui ne l’est pas, mais le lecteur se perd parfois quelque peu dans l’océan des sigles et un tableau des abréviations aurait été le bienvenu, venant compléter le judicieux dictionnaire biographique qui conclut le volume. Le rôle de Franco, qui ne soutient l’OAS que pour obtenir la neutralisation des réseaux républicains encore réfugiés en France, est bien analysé, tout comme les journées de désespoir de la fin du printemps et du début de l’été 1962, où l’organisation hésite entre la «paix des braves» avec le FLN et la politique de la terre brûlée. Après l’indépendance, l’élimination du «traître suprême» De Gaulle devient l’obsession des irréductibles. En vain. Quelques autres se recyclent dans le grand banditisme (Spaggiari, simple sympathisant) tandis que la plupart, «rangés des voitures», bénéficient des amnisties successives. Ceux qui ne sont pas dégoûtés de la politique rejoignent le PS, le giscardisme, le Front national ou même le RPR. Mais personne n’est sorti indemne d’une tragédie où la démocratie s’est parfois servie de barbouzes contre des adversaires qui invoquaient la guerre juste de saint Thomas d’Aquin (ou est-ce le contraire ?)


Jean-Noël Grandhomme
( Mis en ligne le 21/01/2003 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Dossier : GUERRE D'ALGÉRIE
  • Dossier DE GAULLE
  •  
     
    SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
    rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme