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Dans l’étau de l’histoire
Jean  Rolin   Chrétiens
POL 2003 /  2.75 € -  18 ffr. / 220 pages
ISBN : 2-86744-971-5
FORMAT : 14x21 cm

L'auteur du compte rendu: Agrégé et docteur en histoire, Jean-Noël Grandhomme est l'auteur d'une thèse, "Le Général Berthelot et l'action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918" (SHAT, 1999). Il est actuellement PRAG en histoire contemporaine à l'université "Marc Bloch" Strasbourg II.
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C’est à un voyage dans un monde en sursis, un monde discret et immergé dans la peur, que nous convie Jean Rolin dans cet émouvant petit ouvrage, mélange de récit de voyage et de réflexion de fond. Ces chrétiens dont nous parle l’auteur vivent dans le berceau du christianisme, sur cette Terre Sainte déchirée depuis plus d’un demi-siècle par l’interminable conflit israélo-palestinien. Extraordinairement divers – ou plutôt divisés -, ces chrétiens catholiques latins, melkites, syriaques, grecs orthodoxes, coptes, arméniens, protestants de diverses obédiences sont Arabes, Israéliens (juifs convertis parfois), mais aussi Français, Libanais, Américains, Italiens. Chrétiens qui descendent des premiers disciples du Christ, représentants des grandes Eglises d’Orient installées en ces lieux depuis des siècles, congrégations religieuses internationales, organismes humanitaires cohabitent sur une terre chargée de foi et d’histoire.

Leur vie est d’abord celle de tous les habitants de la région, ponctuée par les contrôles, le couvre-feu, les «bouclages» des territoires, les attentats, l’Intifada et ses jets de pierre, les détonations qui font partie du quotidien des religieuses, des prêtres et des séminaristes comme de celui des pères et des mères de familles chrétiennes et de leurs enfants. Cette existence se déroule sur fond d’arrestations, d’«incursions» militaires, de souffrance et de mort, sans oublier une effroyable crise économique et la désertion en masse des touristes, qui faisaient autrefois une partie intégrante du paysage de Jérusalem, de Bethléem ou de Jéricho. Ces noms tout droits sortis de l’Ancien et du Nouveau Testaments font la une de l’actualité pour des raisons éminemment stratégiques.

Jean Rolin a séjourné en Israël-Palestine en décembre 2002 et janvier 2003. Il nous décrit d’abord les scènes dont il fut le témoin, comme le siège de l’église de la Nativité par l’armée israélienne. Cet épisode constitue pour lui un tournant, révélateur de la tragique position des chrétiens arabes : pour la première fois, Tsahal porte la guerre jusque dans les lieux saints, sans craindre l’épreuve de force avec les conservateurs américains et encore moins avec le Saint-Siège. Mais l’affaire dévoile aussi au grand jour le comportement de beaucoup de Palestiniens musulmans vis-à-vis de leurs compatriotes chrétiens : méfiance, mépris, «encouragements» pressants à la conversion à l’Islam. Déchirés entre leur foi - différente de celle de la grande majorité des Arabes – et leur indéniable patriotisme arabe (beaucoup de chrétiens furent à l’origine des mouvements d’émancipation anti-Européens dès l’entre-deux-guerres), les chrétiens palestiniens sont les victimes à la fois des incessantes tracasseries de l’occupant et de la pression constante des fondamentalistes musulmans.

Arabes pour les Israéliens, frères dans la foi des Occidentaux honnis pour le «Palestinien de la rue», les chrétiens de Terre Sainte ont-ils encore un avenir ? C’est la question que pose sans ambages cet essai destiné à ranimer des consciences occidentales toujours plus promptes à se mobiliser pour des causes «exotiques» (comme celle – par ailleurs très honorable – des Tibétains) que pour celles auxquelles les lient des siècles d’histoire commune. Cet abandon, sans doute fruit d’une présentation aujourd’hui très partiale et culpabilisante des phénomènes historiques complexes que sont les Croisades et la colonisation, accélère l’éradication de ces populations victimes d’une lente et inexorable assimilation et d’une émigration/hémorragie. Car la Terre Sainte n’est pas seule en cause : de la Turquie (qu’évoque Jean Rolin dans sa conclusion) à l’Iran, en passant par l’Irak, la Syrie, la Jordanie et d’autres pays encore, la croix ne sera bientôt plus qu’un souvenir archéologique parmi d’autres ; et il n’est même plus certain que les bastions chrétiens de Liban et d’Egypte ne subissent pas un jour le même sort.


Jean-Noël Grandhomme
( Mis en ligne le 03/05/2004 )
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