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Confucius sans le confucianisme
Jean  Lévi   Confucius
Pygmalion - CHEMINS D'ETERNITE 2002 /  2.82 € -  18.5 ffr. / 324 pages
ISBN : 2857047312
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Ecrire sur Confucius relève de ces gageures stimulantes pour l’historien quand elles ne le réduisent pas au silence. Ce sage surgi sur la scène de l’Histoire chinoise au VIe siècle av. J.-C. a beau faire parti du club très privé des fondateurs de religion au même titre que Bouddha, Moïse, Jésus et Mahomet, il ne reste quasiment aucune trace écrite de son enseignement. « Un mince recueil d’aphorismes et de maximes, une biographie rédigée trois siècles après sa mort et des citations éparses dans les canons rituels », c’est la matière dont doit se contenter l’écrivain ou l’historien, qu’il s’appelle Ezra Pound, Etiemble ou aujourd’hui Jean Lévi.

Comment « un enseignement fait de truismes, une pensée à la limite de la platitude » ont-ils pu engendrer une religion – le confucianisme – deux fois millénaire ? Comment ce conformiste en politique a t-il pu révolutionner la pratique de la sagesse ? Autant de questions qu’aborde l’essayiste qui tient d’emblée à préciser ceci : on ne saurait confondre Confucius avec le confucianisme, dans la mesure où celui-ci n’est à tout prendre que la longue histoire de la dénaturation d’un message initial peut-être irrémédiablement perdu. Quand naguère un maoïste enclin aux amalgames appelait de ses vœux une « Chine sans Confucius », c’est à présent un Confucius sans le confucianisme que Jean Lévi entend ressusciter.

Si l’auteur du vertigineux Coup du hibou (Albin Michel, 2001) nous offre un portrait haut en couleurs du Sage se chamaillant avec ses disciples au bord d’un ruisseau sans pour autant se bastonner (sa méchante tête cabossée témoignerait aussi bien du contraire...), une question cependant subsiste. Pris au piège de sa propre maestria, l’écrivain n’a-t-il pas tendance à surinterpréter la pensée du maître ? Jean Lévi convoque dans son étude Rousseau, Freud, et, à l’en croire, Confucius, s’il ne fut pas un agent du KGB (quoique), en remontrerait par ses phrases à double ou triple tiroir à ce théoricien du langage qu’est Wittgenstein. Quant à la fameuse Aufhebung hégélienne (qu'on peut résumer par : conserver en dépassant), n’est-elle pas en germe dans cette manière qu’a Confucius de réaménager les rites, de conserver la tradition aristocratique tout en la dépassant ? A moins que le scepticisme religieux de « Maître K’ong » n’annonce ce déisme XVIIIe que Voltaire, coulant de vieux jours à Ferney, devait résumer dans une boutade mémorable : « Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer »... Mais fi de la froide véracité ! Jean Lévi est à la fois un historien et un romancier. Et c’est ce qui le rend pour nous irremplaçable.


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 19/03/2002 )
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