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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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L'homme à la caméra
de Dziga Vertov
Arte Vidéo 2004 /  25.50 ffr.- 3.89 €
Durée DVD 117 mn.
Durée film 67 mn.
Classification : Tous publics

Version : DVD Zone 2/PAL
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.33
Format audio : Version restaurée, russe (Dolby digital 5.1 et 2.0)
Sous-titres : français

Bonus
Analyse du film, par Luc Lagier (10 mn)
« Un si joli mot : le montage », documentaire de Bernard Eisenschitz sur l’invention du montage dans les années 1920 en URSS (40 mn)
Galerie d’images « Représenter la ville au XXème siècle » : Rodtchenko, Tatline, Malévitch…
Nouvelle bande originale électronique en dolby digital 5.1, par le groupe Volga Select

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Parmi les nombreux films avant-gardistes réalisés en Union Soviétique dans les années 1920, L’Homme à la Caméra (1929) constitue un véritable aboutissement formel. Opposé au cinéma de fiction réaliste, son auteur Dziga Vertov veut lui substituer l’art de « la vie même », enregistrée de façon brute, sans mise en scène délibérée risquant de la travestir. Le spectateur est prévenu d’emblée : il ne verra ni acteurs, ni scénario, ni décors, ni intertitres explicatifs. Mais quoi, alors ? Une sorte de « ciné-portrait », de l’aube au crépuscule, d’une grande ville soviétique (en fait, Moscou et Kiev), rythmé par une musique et des bruitages ajoutés ultérieurement. Dans cette ville recomposée, l’homme du titre promène son « œil-caméra » au bout d’un trépied afin de saisir la vérité sur le vif.

Ni documentaire, ni fiction, l’étrange objet créé par Dziga Vertov a inspiré des générations de cinéastes, en raison de sa modernité et de son audace. Manifeste théorique et pratique pour un cinéma différent, il a l’incroyable ambition d’opérer une fusion entre la réalité filmée, le cinéma et le spectateur. Pour y parvenir, Vertov utilise le montage, procédé déjà manié avec virtuosité par Eisenstein, mais de manière sans doute moins radicale. Dans L’Homme à la Caméra, le montage est omnipotent, il devient le héros du film, voire le film lui-même… Associé à divers truquages et effets comme les surimpressions, les dédoublements, les ralentis ou les accélérés, le montage des plans crée toutes les associations symboliques et toutes les bribes d’histoires qui font avancer le film sans scénario ni acteurs. Une séquence magnifique résume parfaitement le discours de l’auteur. Alors que, debout dans une voiture en marche, l’homme filme les passagers d’une autre voiture, l’image s’arrête. Nous voyons une succession de photos, puis la bande de pellicule contenant ces images, et nous nous retrouvons dans la salle de montage, où une femme assemble à nouveau les morceaux disjoints, avant que le mouvement de la voiture ne reprenne par à coups. Tout est dit : le montage est le maître absolu à bord et sans lui, le film n’aurait plus qu’à s’arrêter.

Grâce à la magie du montage, toutes les scènes vont bientôt devenir des métaphores du cinéma, et les frontières entre l’art et la vie vont se brouiller, jusqu’à ce que la salle de projection et les spectateurs soient à leur tour englobés dans la « réalité-cinéma » construite par Vertov. Du début à la fin, cette expérience d’une grande densité reste passionnante, rajeunie par la musique électronique composée par le groupe Volga Select, qui renforce les rimes et les associations visuelles déjà riches. Aboutissement d’un cinéma muet touchant alors à sa fin, L’Homme à la Caméra récrée et magnifie la réalité, en la découpant en petits morceaux soigneusement réorganisés. Cette grande réussite pose une délicate question : dans ce registre, le cinéma parlant peut-il faire mieux ?

En bonus du DVD, l’analyse de Luc Lagier, rédacteur en chef du magazine Court-Circuit sur Arte, éclaire bien la construction et les enjeux du film. Le documentaire de Bernard Eisenschitz sur l’évolution du montage en URSS dans les années 20 se révèle également très instructif, et permet de mesurer l’ampleur du bouillonnement artistique de cette époque, avant que le régime stalinien n’écrase toute velléité créatrice indépendante. Quant au dernier bonus, une galerie d’images représentant « la ville au XXème siècle », il déçoit légèrement : où sont les explications qui permettraient de comprendre ce choix d’images ? Un manque évident qui n’empêchera bien sûr pas ce DVD, aux images bien restaurées, de constituer une référence en matière de cinéma expérimental.


Ludovic Ligot
( Mis en ligne le 15/02/2004 )



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