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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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La Cité de Dieu
de Fernando Meirelles
avec Matheus Nachtergaele, Seu Jorge, Alexandre Rodrigues
France Télévisions Distribution 2003 /  37 ffr.- 5.65 €
Durée film 135 mn.
Classification : Tous publics

Coffret Collector
Titre Original : Cidade de Deus
Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 1.77
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Portugais et français
Sous-titres : français

DVD 1:
Le film
Les commentaires audio du réalisateur
Bandes annonces

DVD 2 :
Making of (53 min)
Scènes coupées
Interview de Paulo Lins (15 min)
Clip
Trailer brésilien

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Autant le dire tout de suite, rien de très catholique dans cette Cité de Dieu. Favela née dans les années 60 dans la banlieue de Rio de Janeiro, elle est au cœur du film. Construite en dehors de la ville pour éloigner les pauvres des quartiers chics : pas d'eau, pas d'électricité, pas de transport, une criminalité endémique, aucun service public si ce n'est la police. Malgré les conditions de vie et la violence, il se dégage une certaine beauté de ce bidonville en construction au milieu de la poussière. Très belles couleurs jaune-orangées, la chaleur et la douceur mais aussi le feu. Bravo au directeur de la photo ! Si, comme un certain Charles A, il vous semble que la misère serait moins pénible au soleil, détrompez-vous !

Fusée et Petit Dé grandissent dans cette cité. Les seuls modèles qui s’offrent à eux sont ceux du père, qui trime et reste pauvre, du frère aîné et d’une grande partie des jeunes qui s’embarquent dans la voie de la délinquance, la considérant comme l’unique moyen de s’élever socialement. Le film repose sur cette dualité. Chacun des protagonistes choisira sa voie. Fusée travaille avec l’espoir de trouver sa propre route et de devenir photographe. Petit Dé ambitionne de se hisser à la tête de la favela et pour cela, il est prêt à tout. Il tue avec à peu près autant de sentiments qu’une cuisinière électrique. Les deux héros évoluent dans une sorte de miroir. Sans se connaître vraiment, ils se reconnaissent et leurs vies se croisent à plusieurs reprises. On les voit grandir un peu comme dans le générique d’ Amicalement vôtre, où s’empilent les photographies, tout en se demandant s'ils atteindront un jour l'âge adulte.

Histoire vraie que cette guerre que se livrèrent deux gangs dans cette favela des années 70. Laissez-faire et corruption de la police qui alla même jusqu’à participer et organiser une partie du trafic d’armes. Trafic toujours plus important au fur et à mesure que les combats s’intensifient. Véritable guerre civile mettant aux prises deux armées qui recrutent à tour de bras. Les gamins de 7 ou 8 ans font des soldats bienvenus…. Et Fusée qui navigue à l’extérieur, et enchaîne les petits boulots avant de se retrouver au cœur de l’action par un coup de chance ou du sort, grâce à ses talents de photographe. Un peu comme un pigeon d'argile sur un champ de tir ou comme le poulet du générique qui cherche à éviter la casserole et les couteaux qui s’aiguisent. Le tout à un rythme effréné de carnaval et de samba.

Le montage fait d’histoires et de portraits indépendants qui s'empilent, se croisent et se décroisent met sur le devant de la scène une foultitude de personnages tous aussi incroyables d'exubérance et d'exagération. Il se dégage pourtant une vérité et un relief de chacun d'eux qui les rend totalement humains dans leur bestialité.

Il va sans dire que ce film s’appréciera en VO pour goûter au charme magique de la langue brésilienne : Fusée (Fuchkapeie en VO), Petit Dé (Dé Péquégno). L’art des surnoms brésiliens, biens connus des amateurs de football, donne un relief poétique et quasi enfantin à cette violence. On gardera pour la bonne bouche : Béné (l'acolyte cool de Petit Dé) , Tignasse (le grand frère) et Carotte (le chef du gang adverse).

Il y a du Scorcese et du Tarantino chez Fernando Meirelles, le tout mâtiné de sauce samba. Piquante la sauce. Cette esthétique de la violence sert parfaitement le sujet. La violence et la cruauté quasi animale imposent une certaine forme de réflexion sur la lutte pour la survie. Les acteurs ont tous une force, une présence et une énergie exceptionnelles, résultats d’un casting parfait.

Ce film choc, qui s’appuie sur une histoire vraie, a eu un retentissement énorme au Brésil. Lula le président nouvellement élu en a fait la promotion pour qu’il soit vu par un public le plus large possible, sorte de prise de conscience collective du phénomène criminel au Brésil.

Le making of présent sur le second DVD du coffret offre une ouverture sur la véritable aventure humaine que constitue le projet du film : 200 acteurs non professionnels âgés de 7 à 20 ans sélectionnés dans les favelas de Rio. Ils passent tout d'abord 5 mois dans une école de théâtre créée pour l 'occasion. Plus qu'un making of, c'est un véritable documentaire sur l’apprentissage du métier d’acteur.

Autre vrai Bonus, l’interview de Paulo Lins. Auteur du livre éponyme, il donne quelques clés de lecture du film mais aussi de toute adaptation cinématographique. Il y dit sa frustration de voir comment deux personnages du livre peuvent ne faire plus qu’un dans le film. Ou encore comment le succès du film a rejailli sur lui. Il parle de la violence encore plus forte de son livre, de sa vie dans la Cité de Dieu. Excellente mise en perspective ou en abîme, au choix !


Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 08/03/2004 )



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