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Vivre me tue
de Jean-Pierre Sinapi
avec Sami Bouajila, Jalil Lespert, Sylvie Testud
One plus One 2004 /  25 ffr.- 3.82 €
Durée film 86 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2003, France

Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 16/9 Anamorphique (compatible 4/3)
Format audio : français, Dolby digital 2.0

Bonus :
Bandes annonces des films de la collection « Talents »
Filmographies
Court métrage « Cousine »
Documentaire sur le film et le réalisateur
Documentaire sur la préparation de Jalil Lespert

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Adaptation du roman éponyme de Paul Smaïl, Vivre me tue a su en garder le ton et la beauté triste. Sur les quais de Hambourg, Paul, jeune diplômé beur, l’âme littéraire et la rage d’un fils de l’immigration qui peine à trouver sa place dans une société peu bienveillante, attend la mort de son frère Daniel. Ce cadet tragique, cumulant le drame de l’immigration et celui de l’homosexualité, pensait avoir trouvé la voie de son intégration dans le culte du corps, le body building, à force doses d’hormones, ces vitamines qui s’injectent et qui tuent sans crier garde. Alors, tantôt au chevet de son frère terrassé, tantôt pensif sur les quais gris de l’Elbe, Paul se rappelle les mois et les semaines passés…

Le film se construit sur ces allers-retours, rassemblant peu à peu les pièces d’histoires dures et touchantes. On suit Paul d’entretiens perdus d’avance en jobs peu ragoûtants, dans le soutien de son cadet et l’amour naissant avec Myriam, fille du nord, fan de foot et agrégative de lettres. Ensemble, ils parlent de Melville et d’amour courtois ; ils parviennent à se dire «je t’aime» et Paul d’oublier le fardeau de son existence. Vivre le tue…

On suit Daniel dans la construction destructrice de son corps, instrument de sa déchéance, homme soumis et fagoté de latex dans les show-rooms sordides de Pigalle, animal tout en muscles, comme une carapace à son mal de vivre, amant d’un nabab turc dans la cité allemande où il finit par s’éteindre. Il dit à sa mère, belle mamma marocaine formant avec le père un couple idéal, qu’il joue dans l’un des plus grands théâtres hambourgeois. Il ment pour trouver sa place. Paul, lui, choisit au contraire une fidélité à soi, qui est tout sauf facile ; et, plutôt que de singer son époque dans des entretiens d’embauches apparentés à de stupides jeux de rôles, il jette le masque, ne s’appellera pas Smile mais bien Smaïl, fier jusqu’au sang de ce tréma d’outre-mer, et deviendra, triste mais sublime, l’auteur d’un roman sublime et triste.

L’adaptation de Jean-Pierre Sinapi est superbe car le réalisateur a su s’inspirer du roman de Paul Smaïl sans chercher à le reproduire. Il en ressort une œuvre en partie originale, dans le ton, la construction et l’esthétique. Si le roman mettait en relief les états d’âmes du narrateur, cette violence palpable dans chaque mot, c’est sur son frère, plus télégénique, que s’attarde l’œuvre cinématographique. De sorte que roman et film forment un ensemble, que les lecteurs de Vivre me tue aimeront le film et que les spectateurs de celui-ci se jetteront avec plaisir dans la prose de l’auteur.

Trois acteurs formidables portent admirablement le travail de Jean-Pierre Sinapi. Aujourd’hui reconnus et disputés, Jalil Lespert, Sami Bouajila et Sylvie Testud semblent appartenir à une nouvelle génération d’acteurs humbles, préférant les petits films à grand propos que les productions plus clinquantes mais en fait creuses. Un choix courageux, qui porte ses fruits, et dont on espère qu’ils lui demeureront fidèles.

Le DVD est accompagné de deux courts documentaires intéressants et, surtout, d’un court-métrage lui aussi très touchant. Cousine raconte le retour d’un fils prodige au Bled, raccourci à travers la Grande Bleue permettant de mettre en avant les maux de la société algérienne à travers les yeux de l’un de ses fils. Il est surtout question de condition féminine et des progrès immenses qui restent à faire là-bas, sans condescendance ni jugement de valeur, mais dans l’innocence brute d’un constat sans appel. De quoi féliciter l’éditeur de cette belle initiative d’accompagner chaque film d’un court-métrage qui lui ressemble.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 11/10/2004 )



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       de Paul Smaïl
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