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Littératureet Romans & Nouvelles  

Un secret de rue
de Fariba Vafi
Zulma 2011 /  18 €- 117.9  ffr. / 218 pages
ISBN : 978-2-84304-530-1
FORMAT : 12,5cm x 19cm

Traduction de Christophe Balaÿ

Souvenirs contés

Toute la vie d’un quartier pauvre iranien à travers quelques personnages et quatre familles, autour de la famille centrale, celle d’Abou, dont une des filles, Homeyra, est la narratrice de ce court roman. Il y a aussi la maison d’Hossein Abdi, celle de Shams qui tient le hammam, et celle de Morad, dont n’apparaît que la femme qui parle d’abondance pour vanter sa vie : Monir.

Bien du temps a passé, les personnages sont ou morts ou dispersés au gré de leurs vies, le quartier s’est transformé, les maisons sont détruites, le hammam est remplacé par un ensemble piscine, sauna, jacuzzi, et Homeyra, au chevet de son père Abou, mourant, se souvient. Elle se souvient de la vie difficile, de la pauvreté, de l’oncle qui passait silencieux et souriant, de sa mère Mahrokh, dont le père Abou était jaloux, et qui, elle, passait ses journées à faire la lessive, inlassablement. Que cherchait Mahrokh dans ces lessives éternelles ? Aziz sa belle mère ne l’aimait guère, et ne cessait de maugréer et de tout critiquer.

Autour des deux femmes : Abou violent et maladroit, Mastaneh la fille aînée, les voisins Shams, l’aveugle - mais plus clairvoyant que beaucoup -, Azar la grande amie de l’enfance… Tout ce passé qui ressurgit, peut-être une dernière fois, écrit au présent. Malheur ou bonheur ? Et si tout dépendait du regard porté ? «Monir parlait de Morad et d’elle-même comme s’il n’y avait point sur terre d’êtres plus extraordinaires. C’était le couple le plus heureux et le plus fortuné. Ils se couvraient mutuellement de fleurs comme de parfaits amoureux. Monir fit un tel éloge de ce bonheur que Mahrockh et Mastaneh furent immédiatement saisies de ce que leur propre vie en fût totalement dépourvue».

Une chronique au fil de la mémoire et des souvenirs d’enfance, avec le regard des enfants et ses hiérarchies. Une chronique de souvenirs vécus dans l’Iran des 50 dernières années, mais qui s’inscrit dans une tradition séculaire de contes.

Iranienne, Fariba Vafi (née en 1962) écrit nouvelles et romans ; Un secret de rue est son premier roman traduit en français.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 25/04/2011 )
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