L'actualité du livre
Littératureet Romans & Nouvelles  

La Jouissance
de Florian Zeller
J'ai lu 2014 /  7.10 €- 46.51  ffr. / 182 pages
ISBN : 978-2-290-06852-6
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication en août 2012 (Gallimard - Blanche)

Leiris l'avait-il grosse ?

Combien en a-t-on lu de ces romans, intelligents, au style maîtrisé, obsédés par la référence littéraire, historique ou artistique, pour signaler une appartenance, obsédés encore plus par ce mystère qu'est le couple : bienvenue à Saint-Germain-des-Prés...

Florian Zeller, en l'occurrence, est germanopratin en diable, la chevelure à la diable, tout du petit diablotin littéraire en somme. Tout en posture, à l'écran comme sur papier... Un pion jeune et fringant dans ce théâtre sis entre trois rues parisiennes. C'est pour cela qu'on peut ne pas l'aimer, qu'il agace, prévisible, déjà-vu (ils sont nombreux, ses aînés, à avoir trainé les mêmes guêtres, pris les mêmes poses, gratté les mêmes lamentations sur l'''être'' et, surtout, la manifestation la plus ésotérique de ce dernier, la femme ; aussi nombreux, les contemporains). Bref, on n'ouvre pas forcément avec un appétit féroce un roman de Zeller Florian.

Car, en effet, tout est là : le couple, Paris, la culture (avec un thème ici, l'Europe, couple impossible lui aussi, passé lui aussi par des crises, et en instance de séparation). Mais, et tout alors est sauvé : un style, lui aussi très parisien, si contemporain, sec, sans fioriture, efficace et millimétré, entre Sagan, Angot, Nothomb parfois par ce côté simple et fable. Tant d'autres.

Alors le regard glisse et le plaisir pointe, et ce roman court, vite lu, se lit bien. Un couple donc, Nicolas et Pauline, dont les différentes étapes de la construction puis de la destruction nous sont comptées. Chroniques d'une fin annoncée... avec Robert Schuman et Jean Monnet pour bonnes fées...

Intelligent, bien écrit, mais toujours ce terrible hoquet existentialiste-sensualiste français donc : bienvenue à Saint-Germain-des-Prés, où l'on ne peut pas citer Leiris sans parler aussi de sa bite.

Thomas Roman
( Mis en ligne le 26/02/2014 )
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