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Littératureet Romans & Nouvelles  

L'Eté des lucioles
de Gilles Paris
Editions Héloïse d’Ormesson 2014 /  17 €- 111.35  ffr.
ISBN : 978-2-35087-243-8
FORMAT : 14,3 cm × 20,7 cm

Touchant et délicieux

Gilles Paris est né en 1959. Il travaille dans le monde de la communication. Il a déjà publié Papa et maman sont morts, Autobiographie d’une courgette, Au pays des kangourous.

Victor Beauregard écrit un roman. Pas un vrai à tout dire, c’est surtout un recueil de phrases entendues, de jolis mots, de réflexions joyeuses. Victor a neuf ans, les cheveux blonds, un petit nez en trompette, une grande sœur Alicia qui ne s’intéresse qu’aux garçons, un papa immature et photographe, une maman libraire et chroniqueuse à ses heures.

C’est à la suite de la séparation de ses parents - qui s’aiment toujours - que Victor a vu entrer dans sa vie Pilar. Pilar la providence a ramené la joie dans la famille : maman et Pilar s’aiment, si bien que, maintenant, Victor a deux mamans et, de temps en temps, un papa. Les vacances d’été, au Grand Hôtel du Cap Martin, réunissent tout un monde disparate plus ou moins amical, et Victor fait des rencontres de tous ordres : il a fait la conquête de Madame la Baronne, veuve sublime et solitaire avec qui il se montre d’une admirable politesse. Madame la Baronne lui fait même des confidences et lui offre en toute confiance quelqus-uns de ses secrets. Il a aussi croisé la divine Justine de Vallon Tonnerre et son sourire ravageur lui fait espérer un avenir aussi radieux que lointain.

Mais Victor s’inquiète pour sa famille : il déplore notamment l’attitude effrontée de sa sœur avec les garçons. Il brasse de lourdes pensées philosophiques sur les possibles conséquences des beuveries de ces adolescents sur la plage, jusque tard dans la nuit. Il s’angoisse également pour son papa, un Peter Pan innocent et versatile, qui peut rire et pleurer dans la même seconde, juste pour une réflexion sur son passé avec maman. Peut-être Victor a-t-il hérité de lui cette sensibilité excessive si encombrante ?...

En réalité, Victor voudrait que tout le monde soit heureux. Son émotivité est telle que le rose de la peau d’un rocher découvert par la mer le bouleverse, que la vue d’un arbre mort noirci par le passage des ans lui met les larmes aux yeux. Les papillons sont amoureux de lui et se posent sur ses épaules. Le premier, il a découvert les centaines de lucioles qui, la nuit venue, éclairent de leur lueur discrète les sentiers…

Nous voilà devant un écrit ravissant, d’une tendresse touchante et délicieuse. Nous devrions tous avoir dans notre entourage un petit garçon aussi charmant qui saurait remettre à leurs vraies places les vulgarités et les méchancetés de la vie. A déguster doucement.

Anny Lopez
( Mis en ligne le 22/01/2014 )
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