Littérature Romans & Nouvelles

Âme qui vive de Véronique Bizot Actes Sud - Domaine français 2014 /  14.80 €- 96.94  ffr. / 110 pages ISBN : 978-2-330-02732-2 FORMAT : 11,6 cm × 21,7 cm La vie qui passe… Que se passe-t-il dans le nouveau roman de Véronique Bizot ? En apparence rien… mais en fait c’est un véritable bouillonnement dans l’esprit des quatre personnages principaux. Peu de mots sont prononcés tout haut mais les choses sont perçues, ressenties et interprétées de manière intense. Quatre hommes, quatre solitudes, un paysage austère, un climat hostile forment le décor de ce roman qui dévoile avec parcimonie ses trésors et ses rebondissements. Ces quatre solitudes coexistent dans un contexte glauque : aucune gaieté, aucune joie de vivre, beaucoup de renoncements. Il ne se passe rien et pourtant progressivement les «âmes» cogitent, gambergent, s’affolent et tourbillonnent. C’est assez paradoxal pour le lecteur qui est d’abord partagé entre l’ennui et le désir de mieux connaître ces quatre hommes que le hasard a réunis dans ce désert rural français. Chacun endure les péripéties de la vie sans se plaindre, sans un mot. La vie s’écoule, ici, à l’écart de la société qui évolue à toute vitesse. Le narrateur ne parle pas. Aucun son ne sort de sa bouche depuis un terrible drame. Il nous décrit tout ce qu’il voit et ressent, comme une voix intérieure qui présente les trois autres hommes. C’est grâce à lui que nous découvrons l’histoire familiale des deux frères, seuls rescapés d’un incendie. Avec son frère, il découvre Paris qu’il ne connaissait qu’à travers ses lectures. Il confronte ses références littéraires au monde réel. Et tout à coup les choses bougent, s’accélèrent, les quatre hommes sortent de leur isolement géographique. A l’initiative du frère du narrateur, ils décident de partir en Italie. L’occasion d’un premier voyage pour l’un, d’un retour vers un passé empreint de nostalgie pour l’autre, d’un regain de notoriété pour le troisième et d’un envol pour le dernier. Finalement, le narrateur nous offre une vision de notre société loin d’être naïve ou caricaturale. Tout sonne juste. Sa pertinence nous renvoie à des absurdités que nous subissons, ou que nous nous faisons subir quotidiennement. Pourquoi aller toujours plus vite quand on peut prendre le temps de vivre ?... Frédérique de Craene ( Mis en ligne le 05/02/2014 )

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