L'actualité du livre
Littératureet Classique  

Nouvelles secrètes et policières 1 (1929-1938)
de Georges Simenon
Omnibus 2014 /  29 €- 189.95  ffr. / 1197 pages
ISBN : 978-2-258-10750-2
FORMAT : 13,4 cm × 20,0 cm

Jean-Baptiste Baronian (Préfacier)

Voir aussi :

- Georges Simenon, Nouvelles secrètes et policières 2 (1938-1953), Omnibus, Août 2014, 1288 p., 29 €, ISBN : 978-2-258-10751-9


Captivant

Écrivain prolifique, boulimique, Georges Simenon n'a pas écrit que des romans mais aussi des nouvelles. Les éditions Omnibus ont décidé il y a un certain temps déjà d'éditer toute l'oeuvre de Simenon, vaste entreprise pour ce forcené du roman policier, l'égal selon nous de Balzac. D'ailleurs rectifions, car on a tort de classer Simenon dans le strict registre du roman policier. Ce qui l’intéresse avant tout est le comportement humain dans ce qu’il a de plus étrange, de plus ambigu et de plus incongru, son penchant à commettre le mal, ce qui enclenche souvent une énigme policière. Le romancier belge est un inlassable observateur de la réalité humaine dans ses moindres détails.

Voici donc 137 nouvelles, sans Maigret, publiées dans la presse. Le premier volume rassemble les nouvelles écrites entre 1929 et 1938 et le second celles écrites entre 1938 et 1953. Au tout début, Georges Simenon se fait les griffes et ne publie pas, pour certaines d'entre elles, sous son vrai nom mais sous celui de Georges Sim. La première série se compose de Treize mystères mettant en scène le détective amateur Joseph Leborgne avec le narrateur, paru dans la revue Détective en 1929. Il s’agit d’élucider une énigme en apparence impossible à percer. Le lecteur est captivé et se demande comment les choses ont pu se passer. Comme dans Le Pavillon de la Croix-Rousse où une lettre anonyme prévient la police que le docteur Luigi Ceccioni sera assassiné dans la nuit du 9. La police déploie un dispositif et surveille le bonhomme qui rentre chez lui et meurt d’une balle ! Sauf que le coup n’a pas pu être tiré d’un autre appartement (aucune vitre n’a été brisée) et que personne n’est entré dans l’appartement du docteur où il n’y avait personne d’autre que lui !…

D’autres histoires tout aussi intrigantes suivent, regroupées par séries : Les 13 énigmes (G.7), Les 13 coupables (Juge Froget), les Nouvelles introuvables (1930-1934 puis 1936-1941), Le Petit docteur, Nouvelles exotiques, Les Sept minutes, La Mauvaise étoile, avec à chaque fois, ce goût de l’intrigue, du concret, du mystère, dans un style simple, clair et évident. Le second tome opère de la même façon, regroupant d’autres nouvelles sous différentes titres : Les Petits Cochons sans queue, La Rue aux trois poussins, Un Noël de Maigret, Nouvelles introuvables, Nouvelles inattendues, Les Dossier de l’Agence O et Le Bateau d’Émile.

Georges Simenon a été un inlassable observateur de la réalité, ce qui a nourri une imagination aussi précise que fertile. A la limite, il n’a rien «inventé» tant ses nouvelles recèlent de personnages, de quartiers, d’intérieurs précis... Au fond, le romancier nous emmène dans une réalité profonde, banale et quotidienne, précisément là où tout se déroule, là où se tapissent les comportements les plus troubles. De quoi le suivre dans cet univers et vouloir tout lire. On ne s'étonnera pas qu’il soit l’écrivain francophone le plus lu dans le monde.

Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 01/12/2014 )
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