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Littératureet Littérature Américaine  

Un sale boulot
de Christopher Moore
Calmann-Lévy - Interstices 2007 /  19.90 €- 130.35  ffr. / 405 pages
ISBN : 978-2-7021-3839-7
FORMAT : 15,0cm x 23,0cm

Nom : Charlie Asher / Métier : représentant de la Mort

Un sale boulot assurément. Pourtant, rien ne prédisposait Charlie à endosser un tel rôle. Car en bon «mâle bêta», il est très ordinaire, si ordinaire qu’on ne le remarque pas. Il a peur de son ombre, est paranoïaque à souhait... D’ailleurs, bon nombre de "mâles bêta" finissent mal, «ils deviennent hypocondriaques, névrosés et développent un penchant inquiétant pour la pornographie et les jeux vidéos.» Et comme tout bon «mâle bêta», Charlie mène une petite vie : une boutique d’objets d’occasions avec deux employés disjonctés et une femme. Mais, voilà que tout est chamboulé lorsqu’il retrouve le corps de son épouse avec un curieux personnage penché sur elle en habit de golf. Une hallucination ? Peut-être pas. Quelques semaines plus tard, il assiste à des phénomènes tout aussi étranges : des inconnus tombent comme des mouches autour de lui.

Aidé d’un de ses confrères, Charlie apprend qu’il est devenu à son insu «Représentant de la Mort», une sorte de club très fermé avec peu d’élus. Leur travail : «chercher à retrouver l’âme des défunts et des moribonds pour l’implanter dans une nouvelle enveloppe charnelle». Et gare à ne pas enfreindre les règles, autrement les forces de l’ombre envahiront la surface de la Terre. De péripéties en situations grotesques, Charlie prend très à cœur son rôle, presque fier d’avoir eu un tel honneur, mais n’est-ce pas une responsabilité trop lourde pour un simple «mâle bêta» ?

Un sale boulot est un roman singulier et sans prétention. Christopher Moore s’amuse à malmener son héros, multipliant les scènes rocambolesques. Mais après un début drôle et badin, il finit, à force de longueurs, à manquer de légèreté, rendant certains passages indigestes. Sentiment donc mitigé pour ce livre pourtant présenté comme le summum de l’hilarité par l’éditeur. Fort de sa conviction, il reprend la critique parue… dans Playboy US, qui comme on le sait, est reconnu pour ses remarquables pages littéraires !

Catherine Martinez-Scherrer
( Mis en ligne le 08/02/2008 )
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