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Entretien avec Romain Puértolas - La Petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel (Le Dilettante, Janvier 2015)



- Romain Puértolas, La Petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, Le Dilettante, Janvier 2015, 252 p., 19 €, ISBN : 978-2-84263-812-2

Un avion, une petite fille, un coiffeur, des nuages

Parutions.com : La fille Qui Avait Avalé Un Nuage Grand Comme La Tour Eiffel est votre deuxième roman publié mais votre site internet mentionne sept autres romans non publiés ; pouvez-vous nous en dire plus ?

Romain Puértolas : Toute ma vie j’ai écrit des livres, des romans, depuis tout petit ; depuis 2005, j'écris des romans bien structurés. Avant, j’écrivais ''normalement'' et j’envoyais mes manuscrits à des maisons d’édition mais ça n’a jamais marché, j’ai toujours reçu des lettres de refus. J'ai fini par imprimer ces pages pour moi-même et pour mes enfants, chaque roman en trois exemplaires... Le Fakir est le huitième roman que j’ai écrit et finalement le premier publié. Ceux d’avant, je ne les republierai pas, ils sont pour moi. Parfois, me vient une petite idée que j’aime bien, et que je mets dans un nouveau livre. Voilà.

Parutions.com : Comment décririez-vous votre rapport à l’écriture et son évolution dans votre vie, surtout quand on voit la variété des métiers que vous avez exercés ?

Romain Puértolas : Je pense que l’on met toujours un peu de soi dans ce que l’on écrit. Par exemple, dans Le Fakir, j’ai mis de mon expérience comme policier, concernant l’immigration illégale ; dans La Petite Fille, il s'agit de mon expérience dans l’aviation et la météorologie parce que j'ai travaillé dans le contrôle aérien. L'un de mes personnages, Léo, travaille dans le contrôle aérien ; je parle beaucoup des nuages parce que j’ai étudié la météorologie. Je mets ce que j’ai fait, ce que je connais dans mes livres.

Parutions.com : Voulez-vous dire que la variété des expériences est nécessaire dans l’écriture ?

Romain Puértolas : Il y a les choses que l’on peut connaitre mais il y a aussi des choses que l’on ne connaît pas. Je pense que ce n’est pas le plus important ; c’est l’imagination qui compte. Dans La Petite Fille, je parle de l’adoption alors que je n’y connais rien du tout. Je n’ai pas adopté d’enfant. Je ne me suis pas trop renseigné sur cela. Mais je me suis mis à la place de quelqu’un qui adopterait un enfant. J’ai des sentiments et je parle seulement des sentiments ; tout ce qui relève de l’administration et comment l’on adopte, ce n’est pas le plus important. Mon personnage adopte. Voilà, il s'agit d’amour surtout, et d’imagination.

Parutions.com : D'où est venu votre inspiration pour ce récit ?

Romain Puértolas : Le choix d'une héroïne a été fait pour changer ; comme dans Le Fakir le personnage central était un homme, je me suis dit que dans ce roman-là, cela devait être une femme. L'avantage quand on écrit, c'est qu'on peut être ce que l’on veut. On peut être un homme, on peut être une femme, un animal, on peut être qui on veut ! Cette fois, je voulais me mettre dans la peau d’une femme.

Parutions.com : Comment décririez-vous votre processus pour imaginer cette histoire ? Où commencez-vous et comment arrivez-vous à ces détails impossibles qui deviennent possibles ?

Romain Puértolas : J’ai des idées qui me viennent directement sans avoir réfléchi ; ça me vient tout le temps. J’écris sur mon téléphone portable les paragraphes et les chapitres qui me viennent : voilà mon processus d’écriture. Je ne cherche pas. Je suis simplement au supermarché par exemple et puis j’ai des histoires qui arrivent, des phrases qui arrivent, comme ça.

Parutions.com : Qu'en est-il de la mise en forme ?

Romain Puértolas : Ces idées, ces instants peuvent arriver pendant la journée. Ensuite, le soir, je les reprends et je les intègre dans les documents sur lesquels je travaille. C'est une de mes façons de faire. Ici, dans La Petite Fille, il y a une structure un petit peu plus complexe que dans Le Fakir qui était vraiment très linéaire. Cette fois, il y a des flashbacks, il y a des histoires ; quelqu’un raconte une histoire. J’écris toujours de la même façon ; les choses me viennent spontanément et je retravaille ensuite en petit peu derrière.

Parutions.com : Saviez-vous dès le départ comment tout se terminerait ?

Romain Puértolas : Non pas du tout. Et je ne voulais pas savoir parce que j’aime bien être surpris moi-même, tout comme le lecteur. En commençant avec le coiffeur, je savais bien sûr que je terminerais le roman avec lui, mais sans encore entrevoir tout ce que le roman allait dévoiler, le coup de théâtre, le twist final...

Entretien mené par Simone Warner, le 19 décembre 2014
( Mis en ligne le 17/04/2015 )
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