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Littératureet Récits  

L'Ecriture de mon père
de Roma Ligocka
Calmann-Lévy 2007 /  19 €- 124.45  ffr. / 326 pages
ISBN : 978-2-7021-3833-5
FORMAT : 15,0cm x 23,0cm

Traduction d'Olivier Mannoni.

Fille de kapo

Depuis le succès mondial de La Petite fille au manteau rouge relatant son enfance dans les camps, la vie de Roma Ligocka est une suite d’errances, une vie de voyageuse au long cours. De tournées en dédicaces, son livre est devenu un exemplum de ces êtres détruits par l’Holocauste, des histoires terribles qui hantent les nuits...

Elle croit ne plus pouvoir connaître l’innocence, pourtant elle rencontre un certain David. Alors amoureuse, elle reçoit un article d’un jeune journaliste qui la plonge dans l’incompréhension, «le père de l’écrivain Roma Ligocka, dont le livre sur son enfance pendant l’Holocauste est devenu un best-seller, aurait été kapo au camp de concentration. On dit qu’il aurait battu des hommes et les aurait envoyés à la mort. Il a été arrêté peu après la guerre et il est décédé en prison.»

Ses souvenirs sont confus, un père fantomatique, quelques bribes d’une enfance volée, mais comment accepter d’être fille de kapo ? Elle part en Pologne pour comprendre, trouver des preuves et pourquoi pas disculper la mémoire de son père. Grâce aux archives, elle reçoit les minutes du procès de son père «accusé d’avoir en 1943 collaboré avec l’ennemi et apporté son aide à la direction allemande du camp en utilisant sa position privilégiée de membre du service d’ordre pour maltraiter ses coreligionnaires et améliorer son image auprès de la Kommandantur». Grâce aux dépositions et autres témoignages, elle apprend à connaître cette époque où les représailles et les vengeances inutiles sont légion.

Présenté comme un livre sur l’Holocauste, L’Ecriture de mon père est surtout un livre prétexte pour un auteur en panne d’inspiration. De longueurs en langueurs, Roma Ligocka se complaît à raconter sa vie sentimentale et ses tourments, la vindicte qu’a vécue son père ne devenant qu’anecdotique. Un livre peu intéressant qui manque assurément de souffle et de matière.

Catherine Martinez-Scherrer
( Mis en ligne le 11/01/2008 )
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