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Littératureet Policier & suspense  

Mauvaise prise
de Eoin Colfer
Gallimard - Série noire 2017 /  22 €- 144.1  ffr. / 320 pages
ISBN : 978-2-07-014666-6
FORMAT : 15,5 cm × 22,5 cm

Sébastien Raizer (Traducteur)

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Ce roman constitue la suite de Prise Directe : l’ancien militaire Daniel McEvoy raconte des aventures vite stressantes pour le lecteur. Les deux récits peuvent être lus et appréciés séparément. Dans le premier roman, Dan était portier d’un club minable, le Slotz, à Cloisters dans le New Jersey. Dans ce second opus, il en est devenu le patron avec son associé gay, Jason.

Il a quarante trois ans, et porte le passé traumatisant d'un casque bleu au Liban. «La panique et la douleur sont mes moteurs. Pourquoi est-ce que je ne me suis pas rendu compte à quel point j’étais heureux avant, lorsque je pouvais respirer librement et que je ne ressentais pas de douleur permanente ?».

Son grand-père maternel, Paddy Costello, a quitté l’Irlande et fait fortune aux USA mais Dan n’hérite de rien. Son histoire familiale est compliquée et seuls les coups de son père ivre lui sont restés en mémoire. Il a trop vu souffrir sa mère et son jeune frère. Sa mémoire est douloureuse. Au Liban, il a trouvé son meilleur ami, Zébulon Cronsky, médecin depuis radié et qui sévit dans le New Jersey comme chirurgien esthétiques aux méthodes discutables.

Il espère faire du Slotz un établissement prospère d’un niveau correct. Mais c’est sans compter sur son pire ennemi, un autre exilé irlandais qui lui aussi possède un club chic, «Le Brass Ring». Mike Madden est un caïd, un vrai dur qui n’a qu’une faiblesse que va exploiter Dan : sa vieille maman restée en Irlande. Mike confie une mission à Dan en espérant bien s’en débarrasser, mais ce dernier a de bonnes relations avec Ronelle Deacon, policière noire intègre (contrairement à Krieger et Fortz, flics véreux qui vont lui compliquer la tâche).

Le récit par sur les chapeaux de roue puis s’essouffle, cette débauche d’aventures ralentit dans le dernier tiers du roman et Colfer peine à proposer une fin crédible. La répétition de certaines situations amène une certaine monotonie. Le lecteur est perdu et a oublié l’intrigue. Le roman prends des détours inutiles, le héros est beaucoup trop bavard ; le récit, long et mal maîtrisé, déroule une psychologie de bazar.

Eoin Colfer nous révèle cependant des qualités dans la construction des dialogue et du rythme ; on espère qu’il saura mieux les exploiter à l’avenir...

Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 24/05/2017 )
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