L'actualité du livre
Littératureet Policier & suspense  

L'Immortel
de Franz-Olivier Giesbert
Flammarion 2007 /  19.90 €- 130.35  ffr. / 318 pages
ISBN : 978-2-08-120348-8
FORMAT : 15,0cm x 24,0cm

Salut les truands !

Tout en menant une brillante carrière de journaliste et de biographe politique, Franz-Olivier Giesbert est un romancier qui s’affirme. Avec L’Immortel, il s’essaie à un genre neuf pour lui : le polar. Le cadre : Marseille, son port, ses odeurs, son folklore dont les truands sont des acteurs de premier plan. Il parle la langue du pays, dans les injures et les formules ; ses personnages se nourrissent d’escabèche…

Franz-Olivier Giesbert s’est inspiré de faits réels qui ont défrayé la chronique criminelle dans les années 70. Charly Garlaban, truand au grand cœur, rescapé d’une exécution en règle, est décidé à se venger en solitaire. En solitaire, ou presque, avec l’aide de Martin Beaudinard, l’ami de toujours, le comptable, ancien adjoint au maire, trésorier de l’Olympique de Marseille, le compagnon des coups durs.

Il y a un côté western dans cette histoire campée à traits rapides, où l’on voit s’affronter les truands : le Rascous, le Pistachier et Charly «l’immortel» ; une réelle fascination du romancier pour son héros, pour sa volonté farouche de vivre, pour sa séduction. Séduction à laquelle n’échappe pas tout à fait Irène Sastre, la commissaire chargée de l’enquête. Toute une société est esquissée à grands traits : policiers, hommes politiques, truands. Les scènes de violence sont décrites avec une certaine jubilation. En tête de chaque chapitre, une courte citation, léger clin d’œil, invite à la prise de distance.

Le récit est rapide, l’éditeur annonce une suite possible. Si tel est le cas, on aimerait que Franz-Olivier Giesbert nourrisse davantage ses personnages, au lieu d’en faire des silhouettes juste esquissées. On sent qu’il s’est beaucoup amusé à camper les dialogues, le cadre général, tout un folklore marseillais, auquel manque un peu, si l’on veut faire la fine bouche, une vie réelle de Marseille telle qu’on la trouvait dans les romans d’Izzo. Quoi qu’il en soit, inutile de bouder son plaisir : on passe un moment agréable à la lecture.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 21/05/2007 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)