L'actualité du livre
Beaux arts / Beaux livreset Arts graphiques  

Scènes de la vie parentale
de Jean-Philippe Delhomme
Denoël 2007 /  22 €- 144.1  ffr. / 100 pages
ISBN : 978-2-207-25987-0
FORMAT : 22,0cm x 27,0cm

L'auteur du compte rendu : Béatrice Brengues a une formation d'historienne de l'art, elle s'intéresse aux arts décoratifs du XXe siècle et poursuit des recherches sur le sculpteur Joachim Costa. Elle travaille parallèlement à Drouot chez un commissaire priseur.

Insupportables parents !

Les enfants : c’est tendance ! Pas question pour les branchés de se balader sans le leur… Mais encore faut-il adopter la bonne attitude, et ce n’est pas toujours facile… Jean-Philippe Delhomme vous aide à trouver votre style !

Ses gouaches illustrent une phrase sibylline et révèle la cocasserie de scènes apparemment banales. Par son sens aigu de la caricature, il croque des anonymes qui font pourtant tout pour ne pas l’être. Dans 3 ouvrages parus chez le même éditeur, il peint le monde cruel de la création : Le Drame de la déco, Art contemporain, La Chose littéraire. On retrouve ici toujours la même faune malmenée par la responsabilité d’un enfant et les problèmes quotidiens… Car on a des problèmes (!), comme ce père enfoulardé aux cheveux soigneusement négligés, sapé d’un jean brut de rigueur : «J’essayais de m’inventer une façon personnelle de soulever un vélo d’enfant».

Comme un produit marketé, voilà que le parent nouveau est arrivé. Son enfant est l’outil de son dandysme forcené. Tout est question d’attitude et dans ce monde où l’intellect tient le haut du pavé, la théorie se calque immédiatement sur la pratique : «Notre théorie était que nous arrêterions les joints lorsque les enfants seraient en âge de comprendre». On apprend aussi pourquoi c’est si bien d’avoir des enfants. En effet, un rejeton est un fantastique faire-valoir en libre-service et ambulant. D’ailleurs c’est ce que l’on lit dans les pensées de ce mal rasé à i-pod avachi sur une chaise du Jardin du Luxembourg:"J’enviais Lucian d’avoir un père tel que moi : capable de surveiller tout en lisant un scénario et en écoutant du rock indépendant".

Tous ces personnages si délicieusement humains sont en fait tous plus insupportables les uns que les autres : trop bobo, trop parigot, trop mégalo... Mais c’est une alternative salutaire aux nounous neuneux, aux Laurence Pernoud, et aux histoires de cacas mous qui sont d’ordinaires les scènes de la vie parentale, tout aussi insupportables !

Pour pimenter la sauce, Jean-Philippe Delhomme change de famille à chaque saynette. On se rend compte de l’enjeu capital du choix d’un prénom original. Egon, Saturnin, Mingus, Josh et les autres enterrent définitivement le bon vieux Carnet du jour du Figaro. Tant mieux !

Béatrice Brengues
( Mis en ligne le 03/12/2007 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)