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Art de vivreet Art du jardin  

Vivre bio - Le guide indispensable pour vivre en autonomie et en symbiose avec la nature
de Alan et Gill Bridgewater
Larousse - 100 % Jardin 2009 /  5.90 €- 38.65  ffr. / 77 pages
ISBN : 978-2-03-583823-0
FORMAT : 18cm x 23cm

Une mine d’idées pour réduire son empreinte écologique

Face à la crise écologique globale actuelle, l’autosuffisance peut apparaître comme une solution, si ce n’est LA solution. En effet, tout nous invite à produire nous-même : il n’y a pas meilleure relocalisation des activités ; cela permet de manger sain, à condition de respecter certaines règles culturales comme ne pas inonder son potager de produits phytosanitaires… ; l'autosuffisance oblige à limiter drastiquement sa consommation dans tous les domaines : énergies, eau, objets divers, déplacements ; elle implique d’être autonome, c’est-à-dire ne pas dépendre des autres, du reste de la société. L’idée-force des auteurs est bien là : par l’autosuffisance, on sauve la planète. Mais, concrètement, comment être autosuffisant ou plutôt que peut-on faire pour tendre à l’autosuffisance ?

Le mérite essentiel de cet ouvrage est de nous présenter une pléthore de solutions concrètes, dans tous les domaines, pour réduire notre empreinte écologique et s’approcher d’une autosuffisance, qui reste, il faut bien en avoir conscience, un mythe. L’ouvrage explore aussi bien l’éolien que le solaire, la géothermie que la biomasse. Il évoque l’isolation, les murs Trombe, la récupération et le recyclage de l’eau, le recyclage des déchets et le compostage. Il évoque le potager, la culture des fruits, l’apiculture, l’élevage des animaux domestiques. Il ne reste plus au lecteur qu’à piocher parmi toutes les solutions celles qui lui semblent les plus appropriées, et il a véritablement ici le choix. Véritable mine d’idées, cet ouvrage s’avère très complet et bien fait. En tout cas, très agréable à parcourir.

Nonobstant, parfois, le discours des auteurs et les exemples retenus apparaissent bien… sympathiques. Si l’on adhère sans difficulté à de nombreuses propositions comme celles sur l’énergie, l’eau, le jardin, le recyclage, la ventilation, le potager, le compostage, etc., sans pour autant toutes les adopter, on reste beaucoup plus dubitatif quant à la pertinence du «retour à la terre» préconisé dans plusieurs parties. N’est-il pas utopique dans nos sociétés de prétendre que tout le monde peut, et même doit selon les auteurs, vivre en stricte autarcie ? Et d’ailleurs, cette utopie, fondée sur l’affirmation assez puérile, ou sénile c’est selon, «qu’avant-c’était-mieux», n’est-elle pas en elle-même contre-productive pour la cause écologiste voire même tout simplement dangereuse ?

Des propositions comme fabriquer soi-même ses bougies, son savon, élever chacun ses cochons-poules-vaches et les abattre, ne contribuent-elles pas à faire de l’écologisme un mouvement de chevelus égarés dans le Larzac et en marge de la société, et donc à le décrédibiliser ? Surtout quand dans le même temps les auteurs préconisent de faire sécher des bananes (page 67) alors que rien n’est plus anti-écologique que d’acheter des bananes, compte tenu des traitements massifs qu’elles ont subis et du trajet qu’elles ont parcouru… D’autant que le livre ne semble même pas être publié en papier recyclé…

Cependant, si le lecteur ne choisit d’appliquer qu’une des solutions proposées, le livre aura déjà atteint son objectif, louable et même essentiel : réduire l’impact écologique de notre humanité.

Rémi Luglia
( Mis en ligne le 13/04/2009 )
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