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Pocheset Littérature  

Comment enseigner l'histoire à un ado dégénéré en repoussant le assauts d'une nymphomane alcoolique - Wilt - Tome 5
de Tom Sharpe
10/18 - Domaine étranger 2013 /  7,50 €- 49.13  ffr. / 252 pages
ISBN : 978-2-264-06004-4
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication française en avril 2012 (Belfond)

Daphné Bernard (Traducteur)


Bof…

Et un cinquième tome des aventures d’Henry Wilt, professeur très désabusé, directeur d’un UFR dédié à la communication, marié à un monstre, et père – c’est logique – de 4 monstres, les «quadruplettes»… Cette fois, Wilt, entre deux raids au pub, est chargé par son épouse, le très dragonnesque Eva, d’enseigner l’histoire à un jeune garçon un peu fruste, Edward, pendant les vacances d’été…

Quinze jours de leçons particulières dans un château, un bain d’aristocratie de campagne et d’originalité à l’anglaise ? Mais le séjour carte postale vire au cauchemar, entre le-dit élève, qui ne rêve que de tueries et passe son temps dans les bois, équipé d’un fusil, lady Clarissa, sa mère, alcoolique, nymphomane et frustrée, ou encore Sir Georges, juge et tyran local, obsédé par les femmes un peu dodues. On est bien loin du portrait d’une aristocratie gentiment décadente et conservatrice : dans ce qui ressemble peu à peu à une pétaudière surréaliste, Wilt – qui doit en plus accueillir sa petite famille – va devoir débusquer son élève tout en échappant aux pièges lubriques tendus par sa mère… La chasse est ouverte.

Le charme de Tom Sharpe réside dans l’incongruité des situations, accumulées de manière surréaliste, et ce nouvel opus se place dans la droite file des précédents… au point toutefois de devenir un peu lassant car oui, on finit par entrevoir les catastrophes au fur et à mesure d’une histoire qui se dévide comme dans un sitcom. On ne s’identifie certes pas plus à un Wilt falot et découragé qu’à son entourage de mégères, et de ce point de vue, il y a une certaine jouissance à les voir se débattre dans des situations de plus en plus absurdes et paroxystiques… Mais tout cela finit par devenir un peu lourd : il manque la fantaisie ou la légèreté qui donneraient à cette lecture son côté pétillant. On ne retient donc qu’une succession amusante de péripéties qui feraient une comédie honnête, un sitcom agité.

Mais un roman un peu léger… Bof bof !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 07/06/2013 )
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