L'actualité du livre
Pocheset Policier & suspense  

Un cri si lointain
de Ake Edwardson
10/18 - Grands détectives 2004 /  10 €- 65.5  ffr. / 519 pages
ISBN : 2-264-03969-8
FORMAT : 11x18 cm

La mort et l’enfant

Second roman de Ake Edwardson publié dans la collection «grands détectives» (après Danse avec l’ange), Un cri si lointain est à la fois proche et différent du premier. Proche dans la mesure où l’on retrouve le même univers dans la petite ville de Göteborg, l’équipe de policiers qui entoure Erik Winter, le commissaire dandy, Frédérik Halders, Aneta Djanali, Martin Bergenhem. Mais différents parce que les hommes ont évolué :Bergenhem, mûri par sa paternité acceptée impressionne Winter ; l’attentat dont est victime Aneta révèle un Halders différent de l’image de flic raciste qu’il donnait volontiers. Convaincu par Steve Macdonald, son ami anglais, Winter écoute désormais aussi du rock. Jusqu’aux conditions météorologiques : une canicule s’abat sur la Suède et le temps inattendu paraît détraquer l’ensemble de la ville et de la société.

Une société en crise, qui accepte mal ses pauvres, ses marginaux, ses immigrés de couleur ; un «modèle suédois» qui s’effrite au fil des pages, tandis que l’Etat providence trouve ses limites, sous le regard incisif d’une vieille dame esseulée à qui il ne reste comme distraction que d’observer ses voisins. L’intrigue paraît au premier abord relativement simple, donnée dès les premières lignes : un hold-up en voiture qui tourne mal, et que nous vivons à travers les yeux d’une toute petite fille, figée à l’arrière du véhicule, dans un voyage cauchemardesque. Le corps de la mère est retrouvé, l’identification paraît impossible et le commissaire est hanté d’abord par l’obsession de donner une identité à ce cadavre anonyme, puis, lorsque la reconnaissance a eu lieu, de retrouver vivante l’enfant.

Course de vitesse qui paraît sans espoir. L’enquête a lieu entre la Suède et le Danemark, mais elle mène aussi loin dans le temps, plus subtile qu’il ne paraît aux premières lignes. Ake Edwardson transforme une banale enquête policière en une quête psychanalytique. Comme dans son roman précédent, l'auteur cherche à travers le suspense à retrouver les personnalités profondes, replace ses personnages en face d’eux-mêmes, de leur vérité. Le roman est épais, mais il mérite qu'on s'y immerge totalement. Ake Edwardson a déjà écrit sept aventures d’Erik Winter : nous attendons la suite avec impatience.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 10/01/2005 )
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