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Bande dessinéeet Historique  

INRI (tome 1) - Le Suaire
de Didier Convard , Denis Falque et Pierre Wachs
Glénat - La Loge noire 2004 /  12 €- 78.6  ffr. / 54 pages
ISBN : 2723444317
FORMAT : 24 x 32 cm

La saga continue !

Un an après le septième et dernier tome du Triangle secret, «Le Suaire» inaugure la «saison 2», comme l’appelle Didier Convard, d’un thriller ésotérique qui s’est vendu à un million d’exemplaires (traduit dans cinq langues). Un succès immense et mérité : un sujet en or (le Christ aurait eu un frère jumeau, Thomas, crucifié à sa place, et aurait en fait fondé dans le plus grand secret la franc-maçonnerie), un scénario impeccable, une narration mêlant plusieurs époques (christique, médiévale et contemporaine), un graphisme polyphonique (un dessinateur pour chaque époque) et harmonieux (un seul coloriste), et enfin un rythme de publication sans faux-pas sur trois ans, annoncé dès le départ.

Résumons (beaucoup !) l’intrigue de la première saison : en travaillant sur les manuscrits de la mer Morte, un chercheur en vient à suspecter la supercherie sur laquelle est fondé le christianisme, et se lance sur les traces du tombeau du Christ. Après son assassinat, un de ses collègues poursuit sa quête. Mais il est manipulé : deux groupes se livrent en effet à travers lui une guerre sans merci dans le but de retrouver le fameux tombeau : d’un côté, les Gardiens du Sang, chargés de protéger à tout prix le dogme du christianisme ; de l’autre, les membres de la Loge première, héritiers de l’enseignement du Christ. Le Triangle secret se terminait sur un épisode sanglant : le tombeau du Christ finalement retrouvé, les Gardiens du Sang parvenaient à éliminer leurs ennemis, préservant ainsi le secret de l’imposture religieuse fondatrice.

Personnage de l’ombre des sept premiers tomes, le cardinal Montespa se révélait in extremis être le traître de la Loge première, mais de nombreuses questions restaient en suspens, concernant notamment l’origine des Gardiens du Sang et de la Loge première. Avec INRI, le scénariste Didier Convard remonte à cette origine, et revient donc en détail sur la période médiévale de la saga. «Le Suaire» s’ouvre sur l’agression sauvage dont est victime Montespa : un mystérieux homme n’hésite pas à lui couper l’avant-bras à la hache pour lui voler sa bague. Bague dont le secret va constituer le cœur de la suite de l’album… Et l’on découvrira ainsi de nouveaux éléments sur le véritable visage du Christ. On ne vous en dira pas plus…

Cette deuxième saison commence sur les chapeaux de roue, avec un niveau de qualité qui n’a rien à envier aux sept précédents tomes. Convard a une fois de plus fait appel aux dessinateurs Pierre Wachs et Denis Falque, pour les périodes contemporaine et médiévale (et toujours à Juillard pour la couverture). Et l’on retrouve Paul aux couleurs. Le scénario, quant à lui, est encore une fois irréprochable, et s’appuie sur une documentation rigoureuse. L’histoire mêle ainsi fiction et réalités historiques : en 1104, explique Convard, «Hugues de Payns [fondateur de l’ordre des Templiers, ndlr] et Hugues de Champagne, deux personnages réels, se sont véritablement rendus secrètement avec quelques compagnons à Jérusalem. Je me suis engouffré dans cette séquence historique en expliquant qu’ils se rendaient en fait sur les lieux du tombeau de Thomas.»

Prévue en quatre tomes (un tome par an), INRI risque fort de connaître le même succès que la première saison du Triangle secret. Et la sortie de ce nouvel album est une excellente occasion de savourer le plaisir d’une relecture-marathon des sept précédents. Un très très bon week-end (ou RTT) en perspective !

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 29/04/2004 )
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