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Bande dessinéeet Manga  

Altaïr (tomes 1 et 2)
de Kotono Kato
Glénat - Shonen 2014 /  7.60 €- 49.78  ffr. / 224 pages
FORMAT : 13x18 cm

ISBN : 978-2-7234-9810-4 & 978-2-7234-9811-1


Une vie de pacha ?

Mahmud, jeune général fauconnier, n’est pacha que depuis dix jours, quand une crise diplomatique éclate à la frontière : le Premier ministre de l’empire Baltrhain (le pays voisin) a été tué par des flèches portant l’emblème de la Türkiye. Le jeune héros participe pour la première fois au divan, l’assemblée des pachas qui dirige le pays. Il espère qu’en occupant cette fonction, il pourra permettre d’éviter les guerres telles que celle qui l’a rendu orphelin. Malheureusement, tous les acteurs politiques, tant de Türkiye que de l’empire Baltrhain, ne sont pas aussi pacifistes que lui. De nombreux complots se font dans le but d’entraîner une guerre entre les deux pays. Mahmud, avec l’aide d’Iskender, son rapace domestiqué, tente de préserver ses proches des dangers qui menacent. Mais notre héros est jeune, il comprend que malgré son intelligence et sa détermination, il lui reste beaucoup de choses à découvrir...

La première chose qui frappe dans ce manga, c’est l’originalité du cadre : un pays des Mille et une nuits. Ne vous attendez pas à un récit historique, cette Türkiye est imaginaire, tout comme l’empire Baltrhain, dont la capitale Saint-Michael est une réplique du Mont-Saint-Michel. On pourrait pourtant y croire tant l’auteur utilise intelligemment des éléments de la culture occidentale et du Moyen-Orient, notamment pour dessiner de grandes cases s’étalant sur des doubles pages, où les décors, l’architecture, les costumes des personnages sont mis en valeur. L’univers est riche et crédible. D’autant plus que Mahmud n’est pas un super héros. Il rate certaines actions importantes, prend de mauvaises décisions et prend ses défaites en pleine figure. Malgré toute sa bonne volonté, il est confronté à l’échec et doit apprendre à gérer cela. Les personnages secondaires sont attachants, notamment grâce au graphisme qui use d’asymétrie pour donner une expression vraisemblable et une physionomie sympathique. On retient surtout Shapka Ibrahim, un jovial moustachu et Shara, la danseuse volontaire et pleine de surprises.

Le manga évoque certes des thèmes politiques mais il reste accessible. Cette simplicité de lecture n’est pas synonyme de simplicité de propos. Mahmud va devoir faire des choix difficiles entre vouloir la sécurité de ses proches et celle de son pays. La suite permettra sans doute de découvrir davantage la relation de Mahmud et de son oiseau.

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 13/12/2014 )
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