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Bande dessinéeet Manga  

Akira (vol. 1)
de Katsuhiro Otomo
Dargaud/Kana 2004 /  7.30 €- 47.82  ffr. / 158 pages
ISBN : 2-87129-510-7
FORMAT : 11x18 cm

Rencontre avec le troisième type

2019 : 31 ans après la Troisième Guerre mondiale, la ville de Néo-Tokyo est en pleine expansion. Kaneda, jeune homme passionné de mécanique, s’ennuie ferme avec sa bande de motards passablement illuminés et sombre petit à petit dans la délinquance. Au même moment, Ryû, un opposant au gouvernement en place, réussit à faire enlever un cobaye de la mission ultrasecrète Akira, dirigée par l’armée. Mais ce dernier, dénommé Takashi (ou encore n°26), entre en contact avec Tetsuo, un membre du groupe de Kaneda, qui assiste alors à une scène que personne n’aurait jamais dû voir…

Édition exceptionnelle pour le manga culte d’Otomo qui présente – et ceci est suffisamment rarissime dans la BD japonaise pour être souligné - des planches entièrement en couleurs, issues directement du film du même nom (1988). Autant dire toute de suite que cette nouvelle version papier n’apporte rien de plus que l’animé et satisfera essentiellement les fans purs et durs, certes nombreux.

C’est une action rondement menée qui s’offre au lecteur, et quasi muette. L’accent est principalement mis sur un graphisme très lumineux, qui instaure paradoxalement des ambiances futuristes nocturnes où le jour ne se lève jamais. Les décors urbains de Néo-Tokyo révèlent toute la violence et la froideur de cette zone de non-droit, pas si éloignée de nos mégalopoles actuelles. Mais plus que le fond (maintes fois analysé, cf. notre article dans la rubrique DVD), c’est la forme qui prime ici et pèche par facilité : nous avons en effet affaire ni plus ni moins à des captures écrans de l’animé. Les premières pages montrent toute la difficulté de ce type d’adaptation : la fameuse course-poursuite à moto se révèle ainsi très confuse et difficile à suivre, la succession des scènes manquent cruellement de fluidité et leur déroulement saccadé suscite un effet stroboscopique qui n’est pas des plus réussis. Statisme plutôt paradoxal au vu du timing infernal de la série…

Bref, c’est classieux. C’est propre. C’est froid. Au final, ce premier tome emprunte plus à l’artbook ou au portfolio qu’au manga, avec un esthétisme très personnel.

Océane Brunet
( Mis en ligne le 16/10/2004 )
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