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Bande dessinéeet Manga  

Wjuliette (vol.1)
de Emura
Pika éditions 2006 /  6.95 €- 45.52  ffr. / 179 pages
ISBN : 2-84599-608-X
FORMAT : 11x18 cm

Le grand secret

Par défi envers son père, Makoto accepte de finir ses études déguisé en fille (oui, je sais, c’est ridicule, mais sinon il n’y aurait pas d’histoire). Rapidement la jeune Miura, une copine de classe à qui on ne la fait pas, découvre son secret. Cette dernière décide de jouer le jeu et de protéger le secret de celui qu’elle aime en silence.

WJuliette est au shojo ce que Panzani est aux spaghettis et Marc-Olivier Fogiel au racolage: le cas d’école. On y retrouve ainsi des histoires d’amour mignonnes tout plein, un jeu sur les genres (un garçon manqué qui s’éprend d’un homme travesti en femme, rien que ça) et un ton délicieusement mièvre pour enrubanner le tout.
Le postulat de départ, parfaitement improbable, offre l’opportunité à l’auteur d’aborder sous un angle soft et sublimé le fameux droit à la différence : à mi-chemin entre homosexualité et travestissement, le manga fait tout de même pâle figure face au célèbre Versailles no bara (Lady Oscar) de Ryoko Ikeda, passée maîtresse dans l’art du shojo ambivalent. L’androgynie des personnages séduit tout de même, et la sauce fonctionne : la quête d’identité sexuelle des protagonistes se révèle pleine d’aléas et de questionnements, avec en arrière-fond le regard d’autrui, toujours présent et, sinon réprobateur, terriblement moqueur. Emura redouble ainsi d’idées pétillantes pour nous offrir un tome léger et frais, qui se veut positif en toutes circonstances et nous rappelle ô combien l’amour est une futilité de première importance.

Océane Brunet
( Mis en ligne le 11/07/2006 )
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