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Bande dessinéeet Manga  

Dr Kotô (vol.2)
de Takatoshi Yamada
Dargaud/Kana - Big kana 2007 /  7,35 €- 48.14  ffr. / 202 pages
ISBN : 2-505-00043-3
FORMAT : 13x18 cm

Viens voir le Docteur

Depuis son installation sur l’île de Koshiki, le Dr Kotô n’a pas connu que des jours faciles. Mais une relative confiance fait place à la méfiance initiale des insulaires grâce aux récents exploits du médecin. Hélas, un journaliste fraîchement débarqué sur l’île vient semer le trouble dans la population locale : un soir de garde, alors qu’il était encore à Tokyo, le Dr Kotô aurait laissé mourir une jeune fille pour privilégier l’ami d’un ami…

Ce second tome s’attache à décrire avec le plus de justesse possible la fragilité des relations qui unissent un médecin à ses patients, relations qui seront déréglées au premier grain de sable rencontré. Le rouage délicat de la confiance réciproque s’enraie ainsi à la moindre contrariété, malgré les efforts acharnés de Kotô pour faire de son mieux. Ni Dieu, ni brigand, le médecin se trouve ainsi confronté à son statut de simple humain mis face à ses erreurs et ses responsabilités. Le personnage agit certes parfois de façon égoïste, en quête de gloire et de reconnaissance : Takatoshi rappelle au travers des aventures de Kotô la difficulté de l’exercice de médecin, avec ses contradictions et ses pièges.
Les autres protagonistes se montrent en revanche bien plus manichéens, avec un lot de crétins finis qui se bonifient comme par miracle au contact du Dr Kotô. Cette vision un peu simple des choses, alliée à l’irréalisme du scénario dont le lot d’interventions miraculeuses et de coups de génie médicaux finit par lasser, entame l’indulgence du lecteur. Malgré les bonnes intentions du départ, la série tombe ainsi dans un travers inhérent au genre : les scènes pleines de bons sentiments et d’une mièvrerie achevée qui font état du difficile sacerdoce qu’est le métier de médecin sont légion, suscitant un agacement bien légitime.
On sera de plus choqué par les libertés prises avec la réalité pour les besoins de l’histoire, qui entachent le plaisir de la lecture. Il en va ainsi pour cet épisode où un interne en anesthésie, décrit non seulement comme le dernier des benêts mais surtout comme seul décisionnaire de la réanimation d’une patiente, se rend responsable d’une faute grave. Tout ceci est en effet parfaitement impensable dans la réalité, puisque toute garde est séniorisée et qu’un interne doit toujours en référer à son chef avant de prendre une décision. Bref, la série colporte des phantasmes plutôt malsains rattachés à l’univers médical, heureusement rapidement effacés par la sympathie des personnages et le dynamisme de l’histoire.

Océane Brunet
( Mis en ligne le 04/03/2007 )
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