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Batman et les Monstres
de Matt Wagner
Panini Comics - DC Heroes 2007 /  13 €- 85.15  ffr. / 152 pages
ISBN : 9782809400021
FORMAT : 17x26 cm

Année 2

Avec ce titre volontairement désuet, Batman et les Monstres annonce la couleur sépia et joliment rétro d’une aventure qui revient aux origines du Dark Knight. Ou plus précisément quelques mois après la première apparition du justicier masqué dans les rues sombres et mal famées de Gotham City. La Batmobile n’est qu’un prototype, le Capitaine Gordon reste encore sur la défensive, le Joker na pas encore fait le grand plongeon, et Bruce Wayne n’a pas encore complètement réglé les problèmes d’emploi du temps de ses deux existences. Bref, c’est un Batman tout jeunot, un peu balourd et novice parfois même dans ses premières descentes sur le terrain (certes pas autant toutefois que dans Année 1 de Miller et Mazzucchelli…). Et pour corser un peu ce début de carrière, il va avoir fort à faire face une escouade de créatures géantes et déchaînées, le résultat d’une expérience diabolique d’un savant fou et donc forcément brillant.

Le Professeur Strange, c’est son nom, a en effet mis au point une formule puissante capable d’augmenter force et métabolisme de cobayes triés sur le volet (à savoir du côté de l’asile d’Arkham…). Le but de Strange étant de faire des manipulations génétiques l’idéal petit plus d’une vie terne et étriquée. Est aussi mêlée à cette intrigue toute la fine fleur de la pègre locale - avec séances d’intimidation et passages à tabac musclés au programme - qui fait de l’œil aux plus hauts notables de Gotham pour des affaires inévitablement louches.

Matt Wagner concocte là une savoureuse mini-série (les épisodes 1 à 6 de Dark Moon Rising publiés de janvier à juin 2006). Si l’intrigue traîne parfois un peu en longueurs, l’ensemble se lit avec beaucoup de plaisir. L’aspect délicieusement rétro de l’entreprise – de l’intrigue très série B jusqu’au traitement graphique - rappelle quelques souvenirs de lectures enfantines où les aventures des super héros s’accommodaient parfaitement du mélange des genres, des gros monstres baveux, des professeurs démoniaques, des gangsters à la Capone, des scènes joyeusement gore et des bagarres énergiques à coups de pieds, de poings et de feu. C’est cet esprit de comics à la grand-papa qui règne dans ces pages avec toutefois le recul nécessaire qui empêche le livre de tourner à l’hommage un peu vain ou à la parodie simplette. Le dessin de Wagner, brut et sans aspiration esthétique orgueilleuse, et son découpage classique mais redoutablement efficace entraînent son lecteur dans une aventure un peu folle, remplie moments forts et de clins d’œil. Délectable !

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 27/06/2007 )
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