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Bande dessinéeet Fantastique  

Les Chroniques de la Lune Noire (tome 14) - La Fin des temps
de Froideval et Cyril Pontet
Dargaud 2008 /  13 €- 85.15  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2205-059601
FORMAT : 23x32 cm

Last but not least

Après 20 années et 14 albums, il est finalement arrivé au monde de la Lune noire ce qui devait lui arriver, c’est-à-dire la fin… Le demi elfe Wismerhill s’est hissé, de combats en combats, jusqu’à l’empire du monde, écrasant au final son vieux maître maléfique Haazel Thorne. Entouré de sa garde très rapprochée (un demi ogre, un samouraï zen, un elfe filou, une succube walkyrieuse…), Wismerhill peut enfin goûter aux joies d’un pouvoir absolu… mais dans ce monde usé par la magie, les guerres incessantes et les religions démentes, l’équilibre est rompu. Dernier album donc, ou plutôt épilogue, avec, en toile de fond, l’apocalypse, la fin du monde, écrasé par la Lune noire, laquelle, du fait de la magie, est sortie de son orbite. Et pour Wismerhill, un dernier et ultime défi : sauver ce qui peut être sauvé et savoir enfin ce qu’il en est de sa quête, s’il fut un jouet dans les mains de forces incommensurables ou bien s’il fut son propre maître et l’acteur de sa destinée…

Avec Les Chroniques de la Lune Noire, l’heroic fantasy aura atteint des sommets… oui, mais de quoi ? De démesure, assurément à l’image de cet épilogue cataclysmique, qui voit la fin des dieux, le départ des hommes et des dragons, et l’extinction des races magiques dans une apocalypse rouge et jaune. De violence et de magie, pour une série qui se résume parfois à des combats de toutes sortes (magique, physique, mentaux…) agrémentés d’artefacts magiques et autres « ennemi derrière l’ennemi ». Car il y a hélas beaucoup de répétitions dans cette série et nombre de fans ont fini par se lasser de ce procédé scénaristique étirable à l’’infini. Le scénario type, passés les premiers albums, étant : Wismerhill et ses alliés, en quête d’un nouveau pouvoir ou d’une nouvelle mission, se battent contre un ennemi, l’emportent et se découvrent un nouvel ennemi et une nouvelle quête de pouvoir, qui occasionnera de nouvelles batailles, de nouveaux ennemis et de nouvelles quêtes… ad nauseam. Alors c’est épique, c’est dense, mais ça ne change jamais vraiment et la lassitude s’installe, en dépit d’un graphisme qui a opté lui aussi pour une certaine démesure et s’avère de fait très plaisant, exploitant les ressources de la fantasy et d’une bonne partie de l’univers de Donjons et Dragons. Le rôliste François Froideval s’est un peu laissé porter par le genre, sans chercher à préserver l’originalité du départ (originalité qui se niche plutôt dans les one shots consacrés aux personnages secondaires, Gorghor et Pile-ou-face : le résultat, une série qui s’étire et qui ne s’est plus renouvelée depuis des lustres, même si cet album, qui raconte la fin d’un monde, conclut en beauté un cycle qui aurait pu s’achever depuis quelques temps déjà. Bon vent, Wismerhill…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 11/12/2008 )
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