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Bande dessinéeet Fantastique  

Jour J (tome 1) - Les Russes sur la Lune !
de Jean-Pierre Pécau , Fred Duval et Philippe Buchet
Delcourt - Neopolis / Série B 2010 /  13.95 €- 91.37  ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-7560-1866-9
FORMAT : 24x32 cm

Dans l’espace, personne ne vous entend faire la paix !

Juillet 1969 : Apollo 11 prépare son alunissage, mais un petit caillou s’en mêle et fait échouer la mission. Septembre 1969 : une mission soviétique parvient de son côté à mettre le pied sur la Lune. L’URSS gagne donc la course à la Lune… Mais sur Terre, la guerre froide continue de plus belle. Et dix ans plus tard, la situation est devenue explosive : l’Afghanistan, la course aux armements… Seule la Lune – où coexistent deux stations, soviétique et américaine - semble un havre de paix, voire l’espoir d’une cohabitation modèle entre les deux adversaires. Tout cela pourrait marcher si, tant à Washington qu’à Moscou, on ne s’inquiétait un peu de cette détente lunaire… et qu’on y envoie du monde pour rétablir l’ordre ! La guerre froide pourrait alors bientôt dégénérer sur la Lune !

L’uchronie est un réservoir de scénarios à exploiter quasiment à l’infini : dans cette nouvelle série intitulée Jour J, Jean-Pierre Pécau (Arcanes) et Fred Duval (Carmen Mc Callum) imaginent ces instants qui auraient pu faire basculer l’histoire… et leurs conséquences. En l’occurrence, ce premier tome démarre fort avec un huis clos lunaire, sur fond de guerre froide qui se réchauffe fortement. Ambiance Abyss donc, mais sur la Lune, où une petite communauté de savants découvre la réalité du conflit Est-Ouest et des querelles idéologiques. L’ensemble est sympathique, d’autant que les scénaristes ne se privent pas de faire intervenir, dans le récit, des personnages très réels et assez prometteurs (Vladimir Poutine notamment, en KGB mafieux…) et d’aligner des références d’époque (la station russe s’appelle Galaktika, le satellite d’observation militaire est l’étoile noire…). Un humour léger, qui s’adresse aux amateurs du genre, et qui n’enlève rien à l’ambiance thriller de l’album. Et côté ambiance justement, il fallait un pinceau de qualité, quelqu’un qui sache se couler dans cet univers très codifié et en même temps totalement imaginaire. De ce point de vue, une bonne surprise : le graphisme, assuré par Philippe Buchet (Sillage) est très agréable, ni trop « seventies », ni trop SF, juste assez réaliste. Le bon ton pour figurer un passé alternatif et une première guerre des étoiles dans un décor spectaculaire. Une idée à suivre et une série à découvrir d’urgence.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 24/04/2010 )
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