Bande dessinée
Fantastique de Stefano Martino et Olivier Peru
Soleil 2011 / 13.50 €- 88.43 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-302-01734-4
FORMAT : 23,4x32,3 cm
Guerres intestines
Il en faut bien un, de premier vampire : la thématique, déjà explorée par Ann Rice dans sa série Lestat, est ici développée dans une série BD, avec, en tête d’affiche, Nosferatu, le-dit premier vampire : de son origine, de ses pouvoirs, de sa vie passée, nous n’en saurons guère, si ce n’est qu’il n’a pas un physique avenant, qu’il était déjà vieux au temps des Romains, qu’il peut tout de même tomber amoureux (dur !) et qu’il sait même jouer au bon Dieu… Un vampire modérément fréquentable, traqué par l’un de ses enfants, Lucius Vladica dit Vladek, ex général romain devenu vampire pour sauver son épouse… convoitée par Nosferatu. Une histoire complexe. Et un duel qui, de l’époque antique à la seconde guerre mondiale, rythme l’histoire secrète du monde. Mais au XXIe siècle, des chasseurs de vampires sont sur la piste des deux prédateurs, prêts à liquider le père comme le fils… si cela est faisable. Car Nosferatu, quasi exterminé naguère, est revenu à la vie en Inde et trouve un moyen original de s’implanter dans une communauté qui l’accueille en dieu vivant… Qui a dit que le vampirisme n’était pas un métier d’avenir ?
Ah ! Une histoire de vampire, une vraie : pas d’amours bizarres et tourmentées avec les mortels, pas de liaison quasi platonique et lancinante, mais un duel, sang pour sang gore, entre deux vampires habités par la vengeance avec, en toile de fond (et au menu), l’humanité…. Certes, il y a quelques chasseurs de vampires dans l’affaire, le genre coriace, mais l’essentiel de l’album tourne autour du conflit séculaire entre Nosferatu, le « premier », et Lucius Vladica-Vladek, un peu plus jeune mais à peine plus commode… Un conflit d’autant plus compliqué et brutal que les deux vampires sont décidément immortels, et qu’il en faut un tout petit peu plus que de la lumière et des gousses d’ail pour les affaiblir.
Un premier tome qui pose le décor et fait entrevoir aux lecteurs un univers secret, caché derrière la réalité, où les vampires se nourrissent et s’affrontent… Au graphisme, Stefano Martino, venu du comics italien (les fumetti) fait une belle entrée dans le fantastique un peu gothique et plutôt gore, s’appropriant d’emblée l’univers imaginé par Olivier Peru (Assassin, In Nomine, Zombies), déjà un vieux routier du genre. Un duel saignant, à suivre.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 25/04/2011 )
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