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Bande dessinéeet Fantastique  

Bakemono (tome 2) - Les Héritières d’Okura
de Jean-Luc Sala
Le Lombard 2008 /  13 €- 85.15  ffr. / 48 pages
ISBN : 978 2-8036-2268-9
FORMAT : 24x31,5 cm

Tengu frappeur

De retour dans le monde du Tengu, cet esprit corbeau qui, pour partager le destin des hommes, s’est fait samouraï, maître d’escrime, et justicier… Dans un premier album très agréable, Jean Luc Sala entraînait ses lecteurs, conquis, dans une aventure d’oriental fantasy, digne pendant asiatique d’un Lanfeust de Troy. De la magie, de la mythologie, de l’action, des sabres et même un peu de vapeur, tout cela au service d’un duel cosmique entre le bien et le mal, arbitré par les dieux… Alléché, le lecteur attendait la suite avec impatience : c’est chose faite et le résultat conforte l’excellente impression du premier album, voilà un auteur fantastique avec lequel il faut désormais compter.

Revenons à notre corbeau : le Tengu avait, on s’en souvient pour mission de récupérer les trois héritières du roi blanc, Okura. Il en avait déjà réuni deux, une apprentie samouraï et une nonne, restait la dernière, courtisane dans une maison de thé (une boite à geisha en somme)… facile ! Il suffit d’y aller, de racheter la donzelle et la chose est faite : manque seulement l’argent (autant en emprunter à une déesse)… Mais ce serait sans compter avec la demoiselle elle-même, plus farouche que sa profession ne le laisserait supposer, ainsi que sur les ennemis du Tengu,, qui comptent bien écarter de l’humanité cet empêcheur de régner en rond… Tout cela va finir à coup de sabres et de magie, mais il va falloir aussi un peu d’astuce : pas facile, quand on est un demi-dieu, de comprendre ces satanés humains.

Graphisme doux et punchy à la fois, précis (dans le détail des paysages et des armures) et lyrique (pour les combats), scénario rythmé, autour de personnages – bons ou méchants – bien affirmés et déjà très solides : on retrouve dans ce deuxième tome toutes les qualités qui faisait le plaisir du premier, d’emblée réussi. Le monde du Tengu, mélange d’heroic fantasy et d’orientalisme, est diablement cohérent, comme une belle partie de jeux de rôle, avec intrigue principale et intrigues secondaires, péripéties et crises diverses, personnages hauts en couleurs et traîtres sournois. De quoi se laisser porter par une série qui reste vraiment plaisante, dans une mise en scène sans temps d’arrêt. Un album à recommander pour explorer une veine prometteuse du fantastique.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 29/04/2008 )
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