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Bande dessinéeet Chroniques - Autobiographie  

I f*ck*ng love Paris
de Peter Moerenhout , Erika Raven et Maarten Vande Wiele
Casterman 2014 /  18 €- 117.9  ffr. / 216 pages
ISBN : 978-2-203-078635
FORMAT : 17,6x24,8 cm

Sex ,drugs and fashion

Hope, Chastity and Faith… trois jeunes femmes ambitieuses lancées à la conquête de Paris : Hope, à moitié défigurée, ne rêve que mode et mannequinat, Chastity quête le plaisir là où elle peut le trouver, et Faith voudrait être reconnue comme chanteuse. Ce pourrait être une version parisienne de Sex and the city, à mi chemin entre mode, amitié, potins et conte de fées… mais les auteurs de cet album ont choisi une voie plus réaliste, plus trash même, où les trois héroïnes vont se perdre, l’une après l’autre. Hope devient mannequin vedette après un passage auprès d’une Anna Wintour française et une opération esthétique réussie, Chastity épouse un milliardaire, puis fait une carrière dans le porno, quand Faith entame une carrière auprès d’une star de la chanson , avant de tracer sa propre voie. Un conte de fée ? Saupoudrez de cocaïne, allongez la sauce au champagne (beaucoup de champagne), mélangez amour, trahison, manipulation, et bien sûr, du sexe, beaucoup de sexe, pour arriver à tout : la recette d’un bon carnage final !

On n’est pas très loin du Diable s’habille en Prada… mais dans une version non expurgée, sombre : dans ce Paris branché, mondain et fashion, tout marche à la haine, l’envie, la manipulation. On se drogue, on se viole, on s’enivre, on se prostitue, on s’achète : après eux, le déluge ! La mode, les paillettes, le luxe, le monde des magazines de mode et des shootings : on se laisse facilement hypnotiser par ce décor clinquant, mais les marges sont moins propres. Un roman graphique qui mélange cynisme et amoralisme, jusqu’à un final finalement assez logique, mais apocalyptique. Au scénario, Erika Raven et Peter Moerenhout s’en sont donné à cœur joie : il y a sans doute du cliché, mais aussi beaucoup de fantaisie dans ce tableau d’une jeunesse perdue par son ambition. Un ton très cru, très cynique, souligné par le graphisme arty de Maarten Vande Wiele. Du noir et du blanc – ambiance Lagerfeld – et un trait épuré, sorti d’une publicité des années cinquante, qui loucherait un peu du côté de Dupuy et Berberian (même si l’on est loin du Paris littéraire de Monsieur Jean). Pour les fans de mode, de strass et de potins : du trash, du glamour et quelques jeunes filles perdues dans un monde cruel !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 04/04/2014 )
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