Bande dessinée Humour |
Hercule Potiron (tome 2) - Hollywood de Pierre Veys et Giancarlo Caracuzzo Delcourt - Humour de rire 2009 / 13.95 €- 91.37 ffr. / 56 pages ISBN : 978-2-7560-1887-4 FORMAT : 24x32 cm Trop, c’est trop Il est belge, grassouillet, moustachu et doté d’un ego aussi développé que ses facultés d’analyses légendaires : ce pourrait être Hercule Poirot, le célèbre détective d’Agatha Christie, mais c’est en fait son double BD, Hercule Potiron, parodie orchestrée par un maître du genre, Pierre Veys, et au pinceau, Giancarlo Caracuzzo. Entraîné par quelques producteurs hollywoodiens dans un projet de film au scénario bâclé, Potiron, nanti de ses boulets habituels (Spratt, du Yard, et Nastings, second couteau à tout faire) va se prendre au jeu et inventer une machination diabolique, digne d’un grand détective… Le crime parfait en somme, et qui pourrait bien inspirer quelques criminels, tentés de suivre les recettes du meilleur de leurs adversaires. Mais à jouer avec les petites cellules grises de Potiron, on risque de se retrouver dans la position, très cinématographique, de l’arroseur arrosé ! Après avoir parodié, avec Nicolas Barral et beaucoup de talent, Sherlock Holmes (Baker Street, également chez Delcourt) ou encore Blake et Mortimer (Dargaud), Pierre Veys s’attaque à un nouveau monstre sacré de la littérature policière : Hercule Poirot, sa bedaine, sa moustache, ses « petites cellules grises » et son égo… Une belle proie, mais la parodie, d’habitude fine, s’avère lourde, banale et finalement pas très drôle. Le scénario est un peu mièvre, et joue (trop) sur les stéréotypes faciles (Hollywood et sa démesure) et les travers – accentués jusqu’à la nausée - de Poirot, devenu Potiron. Les policemen du Yard sont encore plus incompétents que dans la série originale, Poirot encore plus égotique… Bof bof… Et la mise en image de Giancarlo Caracuzzo n’arrange malheureusement pas l’affaire : le style est appliqué, le coup de crayon se veut enjoué, tout en rondeur et en vigueur, mais sans cette petite pointe d’ironie qui fait le talent d’un Barral. Un dessin sans originalité, sans force, un peu besogneux. Bref, une honnête caricature, lourde, qui ne sauve pas l’album ni la série… dommage. Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 01/02/2010 ) |
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