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Bande dessinéeet Humour  

Donjon Zénith (tome 6) - Retour en fanfare
de Joann Sfar , Lewis Trondheim et Boulet
Delcourt 2007 /  9.80 €- 64.19  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-0596-6
FORMAT : 23x30 cm

Couleurs: Boulet et Lucie Albon

Mille pétards

Après avoir été expulsé de son propre donjon par le fourbe De la Cour, le Gardien et ses compagnons sont bien obligés de trouver une solution pour regagner leur bien. Et c’est vers Vaucanson, cité natale de Herbert, que se dirige la petite troupe, prête à trouver dans quelques cabinets d’archives les papiers qui rendront à César ce qui est Hyacinthe. Banni dans sa jeunesse de la ville, Herbert doit arriver là incognito et après avoir absorber un étrange breuvage, le Masque de la Mort, le voilà méconnaissable… et franchement laid. Heureusement, il lui suffit de rire pour retrouver son aspect normal. Marvin quant à lui pense encore à la jolie Pirzuine de Cochonville; et quand la brute au cœur tendre est amoureuse, la mélancolie et les doux espoirs sont au rendez-vous.

Deuxième Donjon pour Boulet, le dessinateur continue sur la même voie, parfois étonnante: un Herbert plus athlétique, un Marvin musculeux, un trait fin et pointilleux, des décors rectilignes à point de fuite apparent… l’ensemble reste d’une belle tenue même si l’on aimerait parfois un peu plus de fantaisie et un style un peu plus lâché. Lorsqu’on connaît le talent du dessinateur –cf. son blog toujours très drôle – le contraste entre ces pages Web débridées et ces planches plus sages est assez marquant. Mais le dessinateur semble malgré tout définitivement à son aise sur Terra Amata et il réserve plusieurs planches très réussies (la transformation de Herbert ou le douloureux passage à tabac de Marvin…), et la cité médiévale de Vaucanson, vieille ville autrefois rayonnante et aujourd'hui un peu rouillée, s’avère un agréable lieu à visiter, qui change des murs mousseux du Donjon.

Les fans de la série ne seront pas déçus par ce nouvel opus, supérieur dans son rythme et dans son humour à « Un mariage à part » ; il comporte son lot de blagues idiotes, de situations insolites, de seconds rôles amusants (le facteur aux pigeons), de rebondissements alléchants, de tension dramatique (Herbert retrouve ses parents) et surtout il prodigue une belle série de scènes explosives jusque dans ses dernières planches. Enfin, l’album comble encore quelques trous de cet univers toujours en expansion et remplis de zones d’ombre, donnant aux plus attentifs quelques nouvelles pistes de compréhension et autres indices précieux.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 03/12/2007 )
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